Je profite de ma dernière prise de parole pour vous remercier toutes et tous de ce débat.
Oui, j’ai essayé d’être rassurant, mais en parlant avec beaucoup de franchise et de conviction. J’ai tenté de vous expliquer, de manière didactique, quel était le sens de la réforme que nous portons, quels étaient les éléments que nous proposions aux uns et aux autres, et quelle était notre boussole. Il s’agit de faire en sorte qu’aucun locataire allocataire ne soit pénalisé et de répondre à l’attente de 1, 5 million de ménages qui n’ont pas accès au logement social.
Quelle est notre politique ? La résumer en une unique phrase serait concis, mais forcément trop court… Je dirai cependant que j’ai l’intime conviction que le système actuel, qui ne repose que sur les APL, n’est pas pérenne. Nous avons donc un choix. Je l’ai dit dans mon propos introductif, il y a quarante ans on a fait celui de l’aide personnelle au logement. Aujourd’hui, c’est une erreur : 18 milliards chaque année, contre 14 milliards il y a quelques années, et 24 milliards prochainement, ce n’est pas tenable. On peut essayer de se persuader du contraire, mais c’est difficile alors que les aides personnelles au logement représentent la moitié du budget de la défense nationale et que, dans le même temps, un Français sur six se considère comme étant en déficience de logement !
Il faut donc réformer le système pour être moins dépendants des APL, en trouvant des dispositifs plus justes, plus innovants, en améliorant les financements, en favorisant l’accession, qui alimente l’aide à la construction tout en permettant le parcours résidentiel, ou encore en rénovant énergétiquement les bâtiments.
C’est une telle approche qui nous fera passer d’un système qui continue inexorablement à prendre de l’ampleur à un système beaucoup plus pérenne et qui nous permette in fine de construire plus au bénéfice du 1, 5 million de ménages en attente.
Voilà la logique. C’est difficile, et il aurait été beaucoup plus simple de ne rien faire. Cette logique n’est pas purement budgétaire. Certes, il y a un volet budgétaire, puisque les APL dérivent, mais ce n’est pas uniquement sur ce plan que se situe notre objectif, loin de là, et j’espère vous en avoir convaincus : nous voulons inverser la tendance et remettre le système dans le bon sens en alignant les intérêts.