On peut se féliciter de cette initiative sans toutefois occulter le fait que si on fait appel à des capitaux privés, c'est parce que l'Union européenne ne dispose pas du budget nécessaire pour réaliser ces opérations. Les objectifs sont largement atteints, en particulier une forte mobilisation des capitaux privés sur des projets qui sans le fonds, la garantie et la BEI n'auraient pas vu le jour. L'inclusion des objectifs de l'accord de Paris doit être relevée : il est en effet important de réaffirmer cette priorité. Enfin l'objectif d'une meilleure répartition géographique est important, certains pays comme Chypre ou la Grèce n'ayant réussi à monter que quelques projets éligibles. Il faudrait pouvoir aller vers les régions défavorisées avec des outils spécifiques.
Quelques nuances maintenant. Un fonds de 3,25 milliards d'euros est prévu pour appuyer le financement de projets en dehors de l'Union européenne. Créé au printemps, il n'est pour l'heure pas financé. La première réunion de son comité stratégique s'est toutefois tenue hier et il a été indiqué qu'il serait opérationnel à compter du début de l'année 2018.
Enfin, si le montant des investissements générés à ce jour s'élève à plus de 280 milliards d'euros, on n'en connaît pas les retombées en termes de créations d'emplois. Il est également impossible de connaître les taux d'intérêt pratiqués par la BEI. Je ne peux que regretter ce manque de transparence de la BEI. La Commission a prévu qu'elle verserait dans le fonds 150 millions d'euros sur intérêts perçus mais qu'elle pourra garder les excédents. Il me semblerait opportun que notre commission lui demande des éléments chiffrés précis sur sa politique de taux d'intérêt et la rémunération de ses prêts.