Intervention de Gérard Larcher

Réunion du 13 novembre 2017 à 16h00
Hommage à un ancien sénateur décédé

Photo de Gérard LarcherGérard Larcher, président :

Je le vois encore, avec son chapeau, son écharpe, sa veste noire…

Né en 1928 à Châlons-sur-Marne, Jack Ralite rêvait de devenir instituteur, mais il dut arrêter sa scolarité et devint employé municipal à Stains.

En 1947, Jack Ralite adhère au parti communiste français. Épris de littérature dès l’adolescence, il intègre la rédaction de l’Humanité Dimanche dont il devient plus tard responsable des pages culture, presque naturellement.

En 1959, notre ancien collègue est élu au conseil municipal d’Aubervilliers, ville dont il sera maire pendant près de vingt ans, de 1984 à 2003.

Député de la Seine-Saint-Denis de 1973 à 1981, Jack Ralite devient ministre de la santé en 1981 – c’est l’un de vos prédécesseurs, madame la ministre. Il est l’un des quatre membres communistes du gouvernement formé par M. Pierre Mauroy au lendemain de l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la République.

De 1983 à 1984, Jack Ralite est ministre délégué à l’emploi.

En 1995, il est élu sénateur de la Seine-Saint-Denis. Il siège pendant seize ans au sein de notre Haute Assemblée et devient l’un des piliers de la commission de la culture.

La culture, qu’il considère comme un outil d’émancipation, est en effet le fil rouge de son engagement politique. À Aubervilliers, il est à l’origine de la création, dès 1960, du théâtre de la Commune, premier centre dramatique de la petite couronne.

Au sein de notre hémicycle, sa mobilisation aura été constante pour défendre artistes, éducation, accès à la culture, exception culturelle ou encore télévision de qualité.

Ceux qui l’ont connu comme moi au sein de notre assemblée se souviennent d’une grande voix, d’une forte voix, d’une expression toujours chaleureuse, d’un homme de conviction et au goût marqué pour les citations. Dans l’un de ses discours, il avait ainsi cité Pierre Boulez : « L’histoire est ce qu’on y fait, l’histoire est une chose qu’on agit et non pas qu’on subit ». Cette phrase s’applique parfaitement à Jack Ralite.

Au nom du Sénat, je veux présenter nos condoléances les plus attristées à sa famille et assurer ses proches, la présidente et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, de notre sincère compassion.

Madame la ministre, mes chers collègues, je vous propose d’observer un moment de recueillement à la mémoire de Jack Ralite.

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