Intervention de Jacques Mézard

Réunion du 21 novembre 2017 à 15h10
Politique de la ville : une réforme bien engagée mais fragilisée par un manque de moyens — Débat organisé à la demande de la commission des affaires économiques

Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires :

Dans son discours, le Président de la République a repris l’une de vos propositions : il s’engage à mobiliser tous les ministères dans l’identification des crédits de droit commun. En effet, ce qui est demandé dans ces quartiers où les habitants aspirent à pouvoir vivre dans les mêmes conditions qu’ailleurs, c’est le retour au droit commun. Soyez assurées que nous nous employons à mobiliser tous les ministères pour y parvenir !

Parmi les domaines clairement identifiés par les habitants et les élus locaux, l’on trouve la sécurité. Dans un certain nombre de quartiers, en effet, la vie est devenue très difficile, compte tenu des incivilités – le terme est modéré ! Le Gouvernement entend répondre à cette situation en mettant en place la police de sécurité au quotidien.

J’en arrive à l’éducation, sujet dont je mesure l’importance. Pour m’être déjà déplacé à un certain nombre de reprises, je connais la situation. Je le sais, dans certains quartiers, nombre de parents ne parlent pas le français et il y a 60 % d’allophones. Cela nécessite bien évidemment des mesures spécifiques, que nous avons d'ailleurs commencé à prendre dès cette rentrée avec le dédoublement des classes dans les zones REP +, qui se recoupent assez largement avec les quartiers prioritaires.

Dans la même perspective, nous allons encourager les internats et affichons notre volonté d’assurer un vrai stage à l’issue de la classe de troisième. Des crédits importants sont fléchés pour permettre une politique de formation ambitieuse.

Toujours sur le plan de la lutte contre le chômage, nous allons procéder, dès l’année 2018, à une expérimentation sur les emplois francs dans un certain nombre de quartiers représentant 25 % de la population des quartiers prioritaires. Nous tirerons les leçons de l’expérience précédente, qui n’avait pas été un succès, pour faire en sorte que ces nouveaux emplois francs aient un réel impact positif.

Les services publics constituent un autre volet de notre politique de la ville. Il n’est pas concevable, mais c’est pourtant la réalité, qu’ils aient disparu, ou soient, en tout cas, moins importants qu’ils ne devraient l’être, dans bon nombre de ces quartiers. C’est le cas, par exemple, de La Poste, comme de certains commissariats et d’un nombre non négligeable de services publics.

Au sujet de la politique de restructuration de ces quartiers et du NPNRU, que vous avez évoqué, le Gouvernement a décidé d’y consacrer 1 milliard d'euros. J’ai signé à midi, à quelques minutes près, un protocole d’accord avec Action Logement, qui s’engage à investir 2 milliards d'euros.

Au terme des signatures ou engagements passés, nous en sommes déjà à 8 milliards d'euros, et je ne désespère pas du tout que nous arrivions finalement, même si l’accouchement s’effectue un peu dans la douleur

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