Intervention de Xavier Iacovelli

Réunion du 21 novembre 2017 à 15h10
Politique de la ville : une réforme bien engagée mais fragilisée par un manque de moyens — Débat interactif

Photo de Xavier IacovelliXavier Iacovelli :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, quand nous légiférons pour les 5 millions d’habitants des quartiers populaires, nous devons avoir à l’esprit l’ampleur des inégalités qu’ils subissent : un taux de pauvreté à 42 %, un taux de chômage à 27 %, souvent des logements insalubres. Ces inégalités sociales ont un impact direct sur l’état de santé des habitants : l’espérance de vie à la naissance y est, par exemple, beaucoup plus faible.

Face à cette urgence sociale, notre responsabilité collective est engagée. Il est de notre devoir de tenir la promesse républicaine d’égalité sur notre territoire. Nous le devons aux habitants. C’est un principe de justice sociale ; c’est aussi une question de dignité.

Vous le savez, les habitants de nos quartiers populaires ne sont pas des oisillons qui attendent la béquée. Ce sont des citoyens qui souhaitent simplement qu’on leur offre les mêmes chances de réussite.

Quand, le 13 novembre dernier à Clichy-sous-Bois ou le 14 à Tourcoing, j’ai écouté le Président de la République et pris connaissance des mesures qu’il proposait pour les 5 millions d’habitants de nos quartiers, pour eux, j’ai eu envie d’y croire : envie de croire notamment au doublement de l’enveloppe prévue pour le Nouveau Programme national pour la rénovation urbaine, le NPNRU, envie de croire à un investissement massif pour l’expérimentation d’une nouvelle version des emplois francs.

Monsieur le ministre, permettez-moi toutefois d’avoir une crainte au regard de la traduction budgétaire et de la faiblesse des financements qui rendent tout engagement inatteignable ou insincère.

En ces temps où la parole politique est dévalorisée, c’est jouer avec le feu que de ne pas respecter ses engagements. Veillez à ne pas en rester au stade des incantations et des effets d’annonce. Monsieur le ministre, le 24 octobre dernier, vous avez confirmé l’engagement de l’État, décidé par le précédent gouvernement, dont Patrick Kanner faisait notamment partie, de 1 milliard d’euros pour la rénovation, indiquant ainsi votre engagement annuel de 65 millions d’euros. Comment expliquer alors que, pour 2018, nous ne soyons qu’à 15 millions d’euros ?

Par ailleurs, pouvez-vous nous indiquer une estimation du nombre d’emplois francs qui seront signés en 2018 ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion