Intervention de Jean-Pierre Decool

Réunion du 23 novembre 2017 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Politique européenne de la pêche

Photo de Jean-Pierre DecoolJean-Pierre Decool :

Madame la présidente, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s’adresse à Mme la ministre auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargée des affaires européennes.

Madame la ministre, le ministre de l’agriculture a participé au conseil interministériel de la mer réuni vendredi dernier à Brest par le Premier ministre. Je profite de cette occasion pour saluer l’intérêt du Gouvernement pour les problématiques liées à la mer et aux océans, qui représentent une opportunité majeure pour l’économie et le développement durable de notre pays.

Néanmoins, comme vous le savez, le 27 novembre prochain, les marins pêcheurs français ont décidé de bloquer le port de Calais pour protester contre l’usage de la pêche électrique près de nos côtes, notamment de la part de navires hollandais. Ces derniers profitent d’une dérogation incompréhensible au droit de l’Union européenne, qui interdit en principe la pêche électrique.

L’action des pêcheurs français est un signal fort de leur détresse face à une pratique qui détruit de manière massive et sans distinction les stocks de poissons, met en péril leur reproduction et a des conséquences désastreuses sur l’environnement. Il y a quelques jours, mon collègue député Paul Christophe a attiré l’attention du ministre de l’agriculture sur cet enjeu majeur pour l’avenir de la filière des produits de la pêche maritime.

Cet exemple de la pêche électrique révèle les dilemmes de la politique commune de la pêche au niveau européen. Elle apparaît tiraillée entre, d’un côté, une gestion durable des ressources halieutiques et, de l’autre, un déficit commercial abyssal en matière de produits de la mer.

Madame la ministre, je voudrais connaître avec précision la position que la France entend défendre au niveau européen pour concilier protection de l’environnement, autosuffisance et revenus décents pour les pêcheurs français.

Je souhaite ajouter que le niveau européen sera crucial pour traiter la question du Brexit. Ce sont les pêcheurs français, de Bretagne et des Hauts-de-France notamment, qui auraient le plus à perdre si le Royaume-Uni fermait l’accès à ses eaux territoriales. Nous espérons que vous porterez les inquiétudes de la filière au niveau européen dans vos échanges avec votre homologue britannique !

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