Il s’agit d’un objectif et je l’assume ! Vous avez bien entendu raison d’indiquer, madame la sénatrice, que cet objectif ne résume pas une politique du logement.
Cependant, cette porte d’entrée, cette obligation de discuter avec les organismes de logement social, doit nous permettre d’atteindre trois objectifs que je veux rappeler.
Le premier objectif est de réorganiser le tissu du logement social, dont vous savez comme moi, madame la sénatrice, qu’il pourrait être mieux organisé qu’aujourd’hui.
Deuxième objectif : nous voulons mieux valoriser le capital amorti et le capital constitué par les organismes de logement social en autorisant des cessions sous certaines conditions : il s’agit également d’un objectif que j’assume !
Le troisième objectif que nous cherchons à atteindre est la simplification des règles : il n’est pas forcément question de les unifier toutes, mais de les simplifier, notamment les règles qui relèvent parfois de la commande publique et qui s’appliquent aux organismes de logement social. Je pense, madame la sénatrice, qu’il s’agit d’un objectif que nous pouvons partager.
Ce sont des objectifs à l’échéance de trois ans. Ils ne résument pas la totalité de la politique du logement, mais ils traduisent ce que nous visons en matière de logement social : nous cherchons à favoriser le développement du logement social sans jamais mettre en péril les finances des collectivités territoriales. Vous avez d’ailleurs raison de le souligner, le montant des garanties d’emprunt que les collectivités locales accordent aux organismes de logement social est à peu près égal au montant de l’endettement de ces collectivités – en tout cas, pour les communes, il y a à peu près équivalence. Il est donc extrêmement important de garantir une bonne santé financière à l’ensemble des acteurs du logement social.
Tous ceux qui connaissent parfaitement ce sujet – vous en faites partie tout comme nous – savent qu’il existe des voies d’amélioration, et que la Cour des comptes, que l’on ne peut pas suspecter d’être a priori contre le logement social, a elle-même pointé le fait que la dépense publique et le système des financements publics dans le logement social étaient tels qu’il existait des marges de manœuvre et d’économies. Ceux qui connaissent bien le logement social parlent parfois – bien que je ne m’approprie pas cette formule – de « dodus dormants » : vous les connaissez ? Moi aussi !
Ce que je veux vous dire, madame la sénatrice, c’est qu’en discutant sur le fondement de l’article 52 du projet de loi de finances, nous pourrions atteindre un objectif, celui d’améliorer le monde du logement social tout en baissant les crédits budgétaires.
J’ai fait un certain nombre de propositions aux organismes de logement social, notamment celle d’associer à la baisse des crédits budgétaires une éventuelle augmentation de la TVA qui pèse sur le logement social, afin d’éviter d’affecter trop durement leurs recettes d’exploitation. J’ai proposé des contreparties importantes : plus de 6 milliards d’euros pour le logement social ! Cette somme permettrait d’accompagner les efforts d’investissements à l’avenir.
Autrement dit, notre plan est très complet, et je crois que vous le savez, madame la sénatrice. Je crois que tous ceux qui regardent ce sujet avec attention le savent. Les discussions sont en cours et avancent bien à certains égards. Elles ne sont toutefois pas terminées et tout ce qui pourrait être fait pour nous permettre de sortir par la porte que représente l’article 52 sera bienvenu !