Intervention de Sophie Joissains

Réunion du 23 novembre 2017 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Malaise des policiers

Photo de Sophie JoissainsSophie Joissains :

Madame la présidente, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s’adresse à M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur.

Ces dernières semaines ont été tragiques pour les policiers et les gendarmes. Une vague de suicides a touché nos forces de sécurité, ce qui ne peut bien entendu pas nous laisser indifférents.

Après un pic en 2014, année noire au cours de laquelle cinquante-cinq policiers et une trentaine de gendarmes avaient mis fin à leurs jours, le taux de suicide parmi les forces de l’ordre a décru en 2015 et 2016. Cela ne sera malheureusement pas le cas cette année.

Le métier qu’exercent policiers et gendarmes au quotidien n’est pas un métier comme les autres, car ceux-ci sont évidemment régulièrement confrontés à la mort, à la violence, ainsi qu’à la misère humaine. Le stress que subissent nos forces de sécurité – gendarmes et policiers confondus – depuis la mise en place de l’état d’urgence a accru le malaise et parfois la détresse dans leurs rangs.

L’ampleur du risque terroriste, la violence quotidienne et, enfin, le manque de reconnaissance, voilà ce qui use policiers et gendarmes ! Il y a aussi, comme le pointe un syndicat, le manque d’effectifs : « 70 % des forces de police expliquent ne plus pouvoir faire face à leur charge de travail ». Le même syndicat dénonce aussi l’existence de formations parfois considérées comme inadaptées ou trop courtes.

En 2015, votre prédécesseur avait annoncé un plan de prévention qui prévoyait notamment le recrutement de psychologues ou la refonte des cycles de travail. Quasiment trois ans après, la situation se dégrade à nouveau dans de larges proportions : qu’en pensez-vous ? Ces mesures ont-elles été effectivement mises en œuvre ou se sont-elles révélées inefficaces ?

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