Monsieur le sénateur Gattolin, oui, la France, qui a effectivement parrainé les accords de 1991 et qui a accueilli la conférence sur son sol, est très préoccupée par la situation cambodgienne, à l’approche des élections législatives qui doivent se tenir en juillet 2018.
La dissolution du principal parti d’opposition, le PSN, qui avait remporté à peu près la moitié des suffrages lors des dernières élections locales, avec une mobilisation importante du corps électoral – près de 90 % de participation –, semble de nature à remettre en cause le processus démocratique initié voilà déjà vingt-cinq ans. L’arrestation de M. Kem Sokha et l’absence probable de ce parti pour les prochaines échéances sont très préoccupantes.
Dans ce cadre, la France est naturellement soucieuse d’être particulièrement mobilisée et présente. Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères s’en est entretenu très directement avec son homologue, M. Prak Sokhonn, le 20 novembre dernier, à l’occasion du sommet de l’ASEM. Dans les prochains jours, je réitérerai l’expression de notre préoccupation, à l’occasion de la conférence ministérielle de l’Organisation internationale de la francophonie, dont le Cambodge est membre, puisque nous partageons, dans cette instance, un certain nombre de valeurs communes et que nous devons les appliquer. Enfin, dans le cadre européen, il va de soi que le régime préférentiel accordé au Cambodge doit s’accompagner du respect des droits fondamentaux.
Pour terminer, je veux saluer, au travers de votre question, la contribution des sénateurs à la diplomatie parlementaire et au respect des libertés publiques. C’est une caractéristique constante de la Haute Assemblée, et nous savons donc que nous avons votre soutien entier.