Chypre appartient au monde hellénique, il aurait pu être délicat de faire perdurer une différence de statut avec la Grèce. Il ne faut pas non plus mésestimer l'impact politique et symbolique de l'adhésion. Certains pays ont été intégrés pour des raisons identiques.
Au niveau économique, il existe, en dépit de la crise que le pays a pu connaître, une vraie convergence avec les autres pays de l'Union européenne. L'économie chypriote est ouverte, elle s'est consolidée et repose sur le secteur des services dont la qualité est reconnue.
Enfin, sur la question du gaz, je rappellerais que les recherches initiales étaient moins infructueuses que délicates. Total est d'ailleurs revenu sur place pour terminer les explorations et envisage désormais l'exploitation. L'entreprise italienne ENI est également présente sur plusieurs sites. Un accord entre Chypre et l'Égypte a été trouvé pour l'exploitation des gisements. Des négociations avancent avec Israël. Les fonds sont chaotiques, souffrent de difficultés d'exploitation, mais leur qualité et leur taille montrent qu'ils seront profitables. La Turquie ne peut rester à l'écart, c'est un élément à prendre en compte dans l'optique d'une relance des négociations. Même si je pense que la clé réside sans doute dans le résultat des élections présidentielles au sein de la république de Chypre en février prochain. Comme partout en Europe, il existe au sein du pays un courant populiste et nationaliste qui s'appuie sur le ressentiment d'une partie de la population à l'égard des Turcs. Si ce parti venait à gagner, les discussions pourraient vraiment se trouver dans une impasse.