Il y en a un deuxième derrière, du même ordre.
On ne peut pas annoncer, d’un côté, que l’on va réformer l’audiovisuel – on attend le texte du Gouvernement, qui est, paraît-il, encore plus lourd que ce que l’on pensait – et, de l’autre, continuer la course poursuite. Si, avant même de reparler de l’ensemble du secteur, de son organisation, de sa maîtrise, de ses objectifs, on commence à dire qu’il faut lui donner beaucoup plus d’argent en élargissant l’assiette, on met la charrue devant les bœufs.
Le service de l’audiovisuel public doit être défendu, mais il doit aussi être réformé. À cet égard, j’attends les propositions du Gouvernement, qui a d’ailleurs demandé à tous les acteurs de faire également des propositions. Après, on pourra imaginer un mode de financement différent.
J’ai dit au président de Radio-France, puisque c’est lui qui a lancé l’idée, ou, en tout cas, qui a insisté récemment sur une redevance universelle et automatique, que je trouvais cela assez dangereux. Quand quelqu’un a une télévision, peut-être ne regarde-t-il jamais le service public, mais il y a quand même une chance qu’il le regarde de temps en temps. En revanche, si l’on fait payer la redevance de manière globale au détenteur d’un portable, d’une tablette, je ne suis pas sûr qu’un contribuable quelconque ne soulèvera pas une QPC en disant qu’il ne regarde jamais la télévision sur son portable ou sur sa tablette. Je ne vois pas pourquoi vous lui imposeriez de payer cette contribution.
Restons cohérents ! Le service public de l’audiovisuel a largement de quoi fonctionner en 2018. Attendons les propositions de réorganisation et, à ce moment-là, nous aurons un débat serein sur le financement, en fonction de la réorganisation !