Pour ma part, je suis élu de la Haute-Saône. Ce département abrite le seul centre mondial de pièces détachées du groupe PSA. Y travaillent 3 500 personnes au sein d’une ville de 17 000 habitants. Je ne sais pas, mes chers collègues, si vous comprenez ce que cela représente : mille camions, tous les soirs, se croisent dans le village. Quand ils en sortent en direction de Paris, ils sont obligés de rabattre leurs rétroviseurs au passage d’un pont qui n’est pas assez large. En 1996, nous avons obtenu le principe de la construction d’une autoroute ; cette décision a été cassée en 1997. En 2002, nous sommes parvenus à la faire inscrire à nouveau au schéma national ; or on vient d’en remettre la construction à 2030. Nous sommes l’un des seuls départements de France où il n’y a pas un kilomètre d’autoroute !
Dès lors, même si, à l’évidence, il faut soutenir nos collègues franciliens, je voulais simplement faire entendre le message de la province. Il est des secteurs qui ont un réel besoin d’équipements qu’on ne voit pas venir.
Cela dit, nous suivrons sur cet amendement l’avis de M. le rapporteur général, car nous ne pouvons pas nous permettre d’arbitrer des débats internes à l’Île-de-France ; il faudrait pour ce faire que nous puissions étudier d’un peu plus près le dossier.
Je profite seulement de la présence de M. le secrétaire d'État pour lui demander de nous redonner de l’espace, de l’oxygène, sur les investissements publics pour que de telles discussions puissent aussi se tenir dans les départements ruraux. J’aimerais bien avoir le choix entre une autoroute et une deux fois deux voies, mais, pour l’instant, je n’ai rien.