Merci, madame la secrétaire d’État, pour ces explications, mais je reste un peu dubitative.
Comme bon nombre de militantes féministes, je déplore, avec mon groupe, que les 420 millions d’euros annoncés pour 2018 sur les politiques interministérielles transversales ne comptent en réalité pas 1 euro supplémentaire alloué à l’égalité entre les femmes et les hommes. En réalité, ce sont un peu moins de 65 millions d’euros qui sont consacrés à la lutte contre les violences dont les femmes sont victimes, alors que, d’après le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, le coût des seules violences conjugales est évalué à 2, 5 milliards d’euros.
Doute et vigilance quand, au Sénat, nous avons pu constater, sur votre propre budget, une baisse de 1, 8 million d’euros des sommes consacrées à la prévention et à la lutte contre la prostitution, violence extrême à l’encontre des femmes.
Doute et vigilance quand l’essentiel repose sur les associations qui luttent contre ces violences et qui n’ont pas les subventions indispensables.
Doute et vigilance quant à la création d’unités hospitalières pour la prise en charge psychotraumatique des victimes dès l’année prochaine, alors que le budget de la sécurité sociale et celui des hôpitaux sont en berne.
Doute et vigilance quand le grand absent de ce plan est le monde du travail : rien pour lutter contre les inégalités salariales, suppression des CHSCT…
Alors, oui, madame la secrétaire d’État, la lutte contre les violences faites aux femmes est une grande cause nationale, mais elle exige de devenir une grande cause budgétaire, ce qui apparemment est loin d’être le cas !