Ma question s’adresse à M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur.
La création des grandes régions, tout particulièrement la création du Grand Est, a eu pour conséquence immédiate une aberration administrative. En effet, elle n’a entraîné aucune économie budgétaire, ainsi que la Cour des comptes vient de le confirmer dans un récent rapport. En revanche, en raison de leur étendue démesurée, ces régions n’ont plus aucune proximité avec le terrain. Ainsi, la région Grand Est est-elle plus grande que la Belgique tout entière, laquelle est pourtant divisée en trois régions. De même, elle est plus étendue que le total des trois Länder allemands qui sont nos voisins.
Pour réduire le fameux millefeuille territorial de manière pertinente, il aurait fallu s’inspirer de la réforme du conseiller territorial lancée par le Président Sarkozy. Celle-ci conservait les anciennes régions, qui étaient à taille humaine. En revanche, les départements avaient vocation à se dissoudre en leur sein, ce qui supprimait une couche du millefeuille précité.
Aujourd’hui, un fort mécontentement s’exprime dans plusieurs anciennes régions. C’est notamment le cas en région Alsace, qui, comme vous le savez, a une très forte identité et, de plus, fonctionnait de manière remarquable avant qu’elle ne soit engloutie dans le magma du Grand Est. Les Alsaciens ont raison de réclamer le rétablissement d’une région Alsace qui absorberait les deux départements pour former une collectivité alsacienne unique.
Le gouvernement Valls a imposé une décision brutale, sans aucune concertation, lorsqu’il a décidé de fusionner d’office les anciennes régions, qui, pourtant, ne lui demandaient rien. Le gouvernement auquel vous appartenez, monsieur le ministre d’État, suit-il la même logique ou, au contraire, accepterez-vous un minimum de démocratie ? Pourriez-vous envisager, oui ou non, le principe d’un référendum permettant aux Alsaciens et aussi aux Lorrains de s’exprimer sur l’éventuel rétablissement de leur ancienne région ?