Le maintien en condition opérationnelle (MCO) des équipements aéronautiques est un sujet de préoccupation, et depuis déjà de trop nombreuses années. Les réponses écrites délivrées aux parlementaires dans le cadre prévu par la LOLF sont lénifiantes. « Les plans d'actions lancés ont donné des signes encourageants d'amélioration. L'optimisation des capacités industrielles étatiques et privées et les plateaux État-industrie permettent une meilleure maîtrise des temps de visites de niveau industriel. Les objectifs de performance introduits dans les contrats de MCO ont notamment permis de limiter les délais d'immobilisation pour cause d'absence de rechanges (pénalité financière si dépassement du délai de livraison ». Comprenez mon étonnement : en effet, comment peut-on envoyer une telle réponse aux parlementaires indiquant que la situation est jugée satisfaisante, alors que, dans le même temps, la ministre des armées éprouve le besoin de nommer un spécialiste au chevet du maintien en condition opérationnelle aéronautique, en l'occurrence Christian Chabert, ancien directeur du service de la maintenance aéronautique et ingénieur général de classe exceptionnelle de l'armement. Pouvez-vous, sans langue de bois, nous dire ce qu'il en est de la maintenance aéronautique ?
Par ailleurs, avec la mise en place du projet appelé « formation modernisée et entraînement différencié des équipements de chasse » (FOMEDEC), l'armée de l'air devrait avoir recours à un entraînement différencié en répartissant ses pilotes de chasse en deux cercles traités différemment. Toutefois, un certain retard a été pris dans la mise en oeuvre de ce projet, qui pourrait obérer la capacité de l'armée de l'air à atteindre enfin la norme d'activité individuelle de 180 heures de vol par pilote de chasse en 2020. En effet, en raison du retard de la mise en place de FOMEDEC et surtout du sur-engagement opérationnel, il n'a pas été possible de retirer des 290 pilotes des escadrons de chasse, les 50 pilotes qui devraient armer le deuxième cercle. Les 290 pilotes se sont donc partagé une activité globale qui ne leur a permis de réaliser que 163 heures de vol en moyenne en 2016 et sans doute 164 heures de vol en 2017. Pouvez-vous, Général, nous expliquer les raisons du décalage de mise en place de FOMEDEC ? Selon vous, quelle mesure faudrait-il prendre pour vous garantir d'atteindre l'objectif d'activité fixé en 2020 ? On sait bien que des niveaux trop bas des crédits de maintien en condition opérationnelle empêchent la qualification des équipages et briment la capacité organisationnelle de nos armées. 2018 sera-t-elle l'année au cours de laquelle les pilotes pourront suffisamment s'entraîner pour se qualifier, et être ainsi opérationnels ?