J'ai effectué une visite dans une ferme de la plaine de Caen, dans le Calvados, qui a modifié ses pratiques culturales. Il en existe une autre en Alsace, m'a-t-on dit, qui a adopté la même démarche.
Le glyphosate continue à y être employé, mais à des doses à l'hectare divisées par trois ou quatre. Des couverts végétaux enrichissent par ailleurs la terre. C'est une démarche à laquelle on devrait s'intéresser. On ne règle certes pas complètement le problème, mais on réduit de manière extrêmement significative la concentration du produit dans l'attente d'une solution de substitution.
Par ailleurs, même si je n'entends pas ici me prononcer sur l'attitude de Monsanto, j'ai le sentiment qu'on se trompe de sujet.
Le brevet est en effet dans le domaine public depuis plus de trente ans, et la part du glyphosate dans les activités de cette entreprise représente très peu de chose. Ce sont désormais les Chinois qui en sont les premiers producteurs. Penser qu'il s'agit pour Monsanto d'un enjeu économique constitue donc une erreur. Qu'on se trompe de sujet peut même les arranger !
Enfin, il faut mesurer le « prix de la douleur »...
Je suis élu d'un secteur où on a beaucoup souffert des problèmes de l'amiante, qu'on a été amené à interdire au milieu des années 1990. Le Gouvernement de l'époque voulait empêcher la transformation de l'amiante sur le sol français. On a finalement obtenu que cette interdiction soit étendue à la commercialisation sur le sol français des produits à base d'amiante.
Interdire l'usage du glyphosate est susceptible de réduire notre compétitivité internationale pour les échanges agricoles. En droit, je crois que c'est cependant possible.