Nos rapporteurs ont travaillé sur un sujet qui devrait être considéré comme scientifique, technique et faire l'objet d'un débat rationnel. Or le glyphosate est devenu un symbole. Je crois qu'il est nécessaire de revenir à une analyse objective et d'en tirer un certain nombre d'enseignements.
Il faut tout d'abord rendre leur crédibilité aux agences comme l'ANSES et l'EFSA. Chacun doit effectuer des choix politiques à travers l'éclairage le plus incontestable possible.
Je souhaite aussi que l'on en finisse avec certains clichés. Nous sommes la première puissance céréalière européenne avec l'Allemagne, et le neuvième consommateur de produits phytosanitaires. La France a engagé des démarches politiques depuis le Grenelle de l'environnement, qui ont été pleinement intégrées par la profession. Il faut poursuivre en ce sens.
La démarche visant à sortir du glyphosate est compliquée et nécessitera du temps. Les utilisateurs de glyphosate sont nombreux. Outre les particuliers, on trouve également l'agriculture de conservation, qui traite des semis directs ou simplifiés. Cette dernière contribue à la dynamique des sols, à la biodiversité et surtout au stockage du carbone sous terre.
On ne peut tout avoir : si demain on supprimait le glyphosate, faudrait-il ressortir les charrues, ce qui d'ailleurs aggraverait le bilan carbone et l'effet de serre ?
Tout le monde souhaite qu'on utilise moins de glyphosate et de produits phytosanitaires, mais il faut le faire en accord avec les politiques européennes, faute de quoi on rencontrera rapidement des difficultés.