Du point de vue juridique, si.
Quant aux expérimentations décrites par notre collègue Pascal Allizard, les objectifs envisageables pour l'avenir pourraient même être plus ambitieux que ceux qu'il a présentés. On parle de dix à vingt fois moins de produits épandus. C'est bon pour tout le monde. On suit de très près la mise au point de ces nouveaux épandeurs, qui sont très prometteurs.
Le parallèle avec l'Allemagne qu'a fait Fabienne Keller apparaît très intéressant. Le fait que Bayer soit une firme allemande n'est pas neutre. Cela a peut-être pas mal joué dans la décision de l'Allemagne. Au surplus, chez notre voisin aussi, il y a des problèmes entre les ministres de l'écologie et de l'agriculture.
Les études du National Cancer Institute - j'y reviens - ont été menées avec sérieux, notamment celle de l'épidémiologiste Laura Beane Freeman, sur une durée de 25 ans.
Notre collègue Pierre Ouzoulias a évoqué l'OPECST. Cela prouve qu'on ne peut se passer des observations scientifiques. L'OPECST regroupe 18 sénateurs et 18 députés. Son rôle consiste à servir d'interface entre le monde scientifique et le monde politique, même si, comme l'a fait remarquer M. Cédric Villani, nous manquons de moyens. L'OPECST devrait jouer un rôle plus important, notamment aujourd'hui. Nous allons nous mettre au travail ensemble sur ce dossier, et j'espère que nous pourrons intervenir davantage.
Quant au modèle agricole de Haute-Corrèze, même si j'en suis moi-même quelque peu nostalgique - ma mère était originaire de cette région -, je crois qu'il faut savoir tourner la page. Ce modèle n'est plus envisageable aujourd'hui. C'est dommage pour l'emploi et pour la vie de nos campagnes, mais c'est ainsi. On ne reviendra pas en arrière, j'en ai peur.
Notre collègue Claude Raynal a parlé de l'approche binaire et réductrice fondée sur une opposition entre le blanc et le noir. Or, en l'espèce, on serait plutôt dans le gris ! Pour ce qui est de la durée du renouvellement de l'autorisation du glyphosate, j'ai personnellement soutenu celle de cinq ans. Comme le disait le président Bizet, pour mettre au point une molécule et obtenir l'AMM, il faut compter sept à dix ans. Trois ou cinq ans, c'est donc la même chose. Le Gouvernement français a voulu se démarquer de la position adoptée in fine au niveau européen pour tenir compte de l'opposition de M. le ministre de la transition écologique et solidaire. C'est politique et je le comprends.