Intervention de Didier Guillaume

Réunion du 4 décembre 2017 à 10h00
Loi de finances pour 2018 — État b

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

La suppression des contrats aidés a choqué la France entière, en premier lieu celles et ceux qui en bénéficiaient, mais également les présidents d’association, les maires et de nombreuses familles. En effet, derrière un jeune en emploi aidé, il y a aussi des parents, des oncles, des tantes, des grands-pères et des grands-mères. Bref, tout un environnement familial a souffert de cette décision.

Je trouve curieux qu’un amendement du groupe Les Républicains vise à accorder 750 millions d’euros aux contrats aidés, alors que, durant la campagne présidentielle, le candidat de ce parti était favorable à la suppression de tous les contrats aidés. J’invite donc mes collègues à davantage de cohérence, même si je sais que « vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain » et que la démagogie peut toujours l’emporter…

J’en reviens aux associations et aux emplois aidés dans le secteur non marchand. Vous avez affirmé, madame la ministre, que ces emplois aidés ne remplissaient pas leur rôle. Il est évident que, pour certains emplois, la formation n’était pas à la hauteur. Bien sûr, il y a toujours des difficultés ! Mais chaque fois que les personnes en emploi aidé ont eu un tuteur, chaque fois qu’elles ont bénéficié d’une formation, il y a eu très souvent insertion. C’est sous cet angle-là qu’il faut voir les choses et réfléchir. L’emploi aidé n’est donc pas un emploi bon marché, mais un emploi accompagné. C’est sur ce point que nous divergeons. Vous auriez pu maintenir ces emplois : il fallait certes supprimer ceux qui n’étaient pas bénéfiques, mais on aurait pu mettre l’accent sur ceux qui fonctionnaient. La décision d’arrêter unilatéralement tous ces emplois n’est pas une bonne décision.

Enfin, si les communes peuvent peut-être s’en sortir, comme elles le font depuis des années, même si des services nouveaux, notamment d’aide à la personne, sont vraisemblablement supprimés, il n’en ira pas de même des associations. Je pense en particulier aux associations culturelles, sportives et à toutes les petites associations qui irriguent le tissu local. Elles ont besoin de bénévoles, de femmes et d’hommes qui travaillent sur le vivre ensemble. Combien de petites associations, de petits concerts, de petites pièces de théâtre n’existeront plus faute d’emplois aidés ? Car ces petites associations ne peuvent embaucher qu’avec ce type d’emploi !

C’est avec beaucoup de regrets que nous nous sommes aperçus que vous n’avez pas voulu changer d’avis sur ce sujet, car mon groupe est très défavorable à la suppression de ces contrats aidés.

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