Cet amendement a pour objet de revaloriser raisonnablement la subvention du ministère de la culture à l’Association pour le soutien du théâtre privé. Il vise ainsi à majorer de 604 000 euros les crédits affectés à la mission « Culture ».
L’ASTP est alimentée par le produit d’une taxe sur la billetterie, ainsi que par une subvention de l’État et de la Ville de Paris. L’association, gestionnaire de fonds publics perçus pour accomplir ses missions, est donc placée sous la tutelle de ses financeurs et soumise au contrôle économique et financier de l’État. Le modèle de ce fonds de soutien, qui permet un mécanisme de solidarité interne à travers une mutualisation des risques en assurant un taux de garantie aux théâtres privés, est essentiel à la diversité et au dynamisme de création contemporaine du théâtre privé.
Or les conditions économiques du secteur du théâtre privé ont connu une évolution qui menace désormais l’équilibre de ce fonds de soutien : stagnation du prix des billets et du financement de l’État, augmentation des coûts fixes. En effet, l’ASTP connaît un déficit structurel de 1 million d’euros par an depuis 2010. Après avoir puisé dans sa trésorerie, celle-ci ne lui permet plus aujourd’hui de maintenir sa mission de solidarité dans des conditions raisonnables pour préserver la diversité de création. Alors que ses projections financières ne lui permettent qu’une visibilité à deux saisons, l’ASTP a d’ores et déjà été contrainte de mettre en place des mesures de solidarité plus restrictives. Elle a ainsi fait passer le taux de garantie pour les théâtres privés de 40 % à 35 %.
En tant qu’élue de Paris, je vous redis, madame la ministre, qu’il est urgent de renforcer la subvention de l’État pour soutenir le théâtre privé, qui compte 1 000 emplois permanents, sans parler des intermittents.
Aujourd'hui, la subvention attribuée au théâtre privé équivaut à 1 % des moyens que l’État consacre au théâtre subventionné – 1 % ! – et à 0, 5 % du total des aides de l’État au spectacle vivant, toutes disciplines confondues. C’est vraiment trop peu ! Le présent amendement vise donc à proposer un rattrapage maîtrisé et raisonnable de la subvention de l’État pour préserver durablement ce secteur. J’espère, madame la ministre, monsieur le rapporteur spécial – cher collègue de la Ville de Paris –, que vous saurez le prendre en compte.