Je comprends les préoccupations qui ont motivé ces amendements. Dans le contexte actuel, l’audiovisuel extérieur joue un rôle essentiel pour apporter dans le monde un point de vue français sur l’actualité.
Pour continuer à remplir cette mission, notre audiovisuel extérieur fait face à des défis considérables, vous l’avez noté, marqués par l’intensification de la concurrence dans le paysage des médias internationaux, la révolution numérique et l’évolution des modes de diffusion. En parallèle, France Médias Monde doit assurer le financement en année pleine de France 24 en espagnol, lancé, je le rappelle, avec succès en septembre dernier.
Telles sont les raisons pour lesquelles j’ai souhaité que la dotation de France Médias Monde augmente de 6, 2 millions d'euros par rapport à la loi de finances initiale de 2017, soit l’augmentation de dotation la plus forte de tout l’audiovisuel public.
Je souhaite apporter quelques précisions sur ce budget abordé par M. Karoutchi et par Mme Garriaud-Maylam.
France Médias Monde a d’ores et déjà travaillé à l’élaboration de son budget pour 2018 en tenant compte de la réduction de 1, 9 million d’euros de ses crédits par rapport au montant prévu au contrat d’objectifs et de moyens.
Le projet préparé dans ce cadre, communiqué aux administrations et qui sera débattu en conseil d’administration à la fin du mois de décembre, ne remet pas en cause sa capacité à assurer son rayonnement mondial, ne préempte aucun choix stratégique pour l’avenir et ne fragilise pas sa soutenabilité financière.
En revanche, France Télévisions et Radio France assument des missions tout aussi essentielles, comme l’information, la promotion de la culture et le soutien à la création. Elles doivent elles aussi investir dans le numérique. De ce fait, il n’est souhaitable ni de revoir encore à la baisse les crédits de France Télévisions, à laquelle des efforts sont d’ores et déjà demandés, ni d’ajuster la dotation de Radio France, sauf à fragiliser l’activité de l’entreprise et à remettre en cause le retour à l’équilibre de ses comptes en 2018.
En définitive, le projet de loi de finances pour 2018 proposé par le Gouvernement résulte d’un équilibre entre les contraintes et les priorités des différentes sociétés dans un contexte où il leur est demandé à toutes de participer à l’effort collectif de redressement des comptes publics. Je ne souhaite pas que cet équilibre soit modifié.
Pour l’ensemble de ces raisons, j’émets un avis défavorable sur ces trois amendements.