Intervention de Thierry Guimbaud

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 6 décembre 2017 à 9h00
Table ronde sur le canal seine-nord europe

Thierry Guimbaud, directeur général de l'établissement Voies navigables de France :

Si le projet est assez ancien, je le suis beaucoup moins dans le secteur, puisque j'ai pris mes fonctions au mois de mai dernier à la direction générale de Voies navigables de France. Je vous ai fait distribuer une carte qui en dit beaucoup plus que des longs discours. Je ne vais pas vous parler du canal lui-même, c'est-à-dire des 107 kilomètres que vous avez évoqués, VNF n'étant pas en charge de la maîtrise d'ouvrage de ce tronçon-là, mais ce tronçon s'insère dans un contexte plus général, le réseau Seine-Escaut, dont il n'est pas dissociable.

Le réseau Seine-Escaut représente 1 100 kilomètres de voies navigables à grand gabarit. Pour vous situer son importance, VNF exploite au total 2 000 kilomètres de voies navigables. La mise en service de cet ensemble sera une véritable révolution copernicienne pour la navigation fluviale. Il reliera l'ensemble de l'axe Seine, que vous voyez au Sud, déjà en grand gabarit jusqu'au-delà de Paris, à l'ensemble du Nord de la France et de l'Europe. Le total est de l'ordre de 5 000 kilomètres de canaux grand gabarit, partie européenne comprise. C'est non seulement la constitution d'un ensemble dans le quart nord-ouest de notre pays, mais cela va bien au-delà.

Sur Seine-Europe, nous ne sommes pas complètement absents, même si nous n'avons plus la maîtrise d'ouvrage. Sur le reste de la partie française, VNF assure la totalité de la maîtrise d'ouvrage et de l'aménagement. À terme, cela représente environ 1 milliard d'euros d'investissement. La partie qui fait déjà l'objet de financements européens, dont Seine-Nord Europe, c'est à peu près 790 millions d'euros.

Il y a deux grandes parties dont la maîtrise d'ouvrage est assurée par VNF. Au Sud, ce sont pour l'essentiel des aménagements de capacité et la grosse régénération, c'est-à-dire des opérations à plusieurs dizaines de millions d'euros, comme les travaux à Méricourt sur la Seine aval, axe indispensable à l'ensemble du dispositif, ou le projet de Seine amont, qui va de Bray à Nogent, et qui permettra de mettre en grand gabarit jusqu'à Nogent, ce qui est un enjeu très important pour l'ensemble Seine-Escaut. Toujours au Sud, le projet Mageo, de l'ordre de 300 millions d'euros, vise à mettre au gabarit l'Oise en approfondissant et en élargissant, pour permettre le passage des convois.

La partie Nord, ce sont essentiellement des aménagements sur les canaux existants. Je pense en particulier à Condé-Pommeroeul, ainsi qu'à Lys Mitoyenne, deux projets que nous copilotons avec nos amis belges, wallons et flamands. C'est cet ensemble-là que nous avons pour objectif de rendre pleinement compatible avec le grand gabarit au moment de l'ouverture de Seine-Nord Europe.

Ensuite, VNF est l'exploitant et le mainteneur de cet ensemble. Nous nous organisons déjà sur Seine-Nord Europe pour préparer l'exploitation future. À ce titre, nous travaillons avec la société de projet. Pour donner un exemple concret, nous devons, dans les semaines qui viennent, remettre un avis de futur exploitant mainteneur sur l'avant-projet de la partie sud du canal, soit le secteur 1.

Nous travaillons également de manière extrêmement forte sur l'intégration du canal dans l'ensemble de ce dispositif. Il est indispensable que l'exploitation du canal soit téléconduite et on ne peut envisager un dispositif trop parcellisé.

Pour conclure, je dirai que nous sommes un des acteurs forts du travail mené par la société de projet, avec laquelle nous avons des conventions d'interface. Aujourd'hui, par exemple, la majeure partie des effectifs de la société de projet sont des personnels VNF mis à disposition.

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