En tant que sénateur de l'Oise ayant participé largement aux discussions financières, je suis très inquiet sur la place de l'État aménageur. Au départ, il devait mettre 1 milliard d'euros de crédits budgétaires et trouver une taxe affectée pour financer un emprunt. Finalement, la taxe affectée remplace le milliard d'euros, et l'emprunt n'est pas financé. On revient au problème qui a justifié la pause décrétée par l'État l'été dernier.
L'État est absent, y compris du conseil de surveillance. Il a complètement démissionné de la société de projet, mais quid de l'exploitation derrière ? Quel rôle l'État veut-il jouer au stade de l'exploitation ?
Par ailleurs, il y a aujourd'hui 720 millions d'euros assurés par l'Europe. Quid de la somme de 1,3 milliard d'euros qu'il manque ? Toutes les collectivités s'y sont mises, l'Oise pour 100 millions d'euros, mais comment fait-on, alors que l'État n'est plus là ?
Enfin, j'y insiste, ce n'est pas un projet de la région Hauts-de-France. C'est une erreur majeure de penser cela. C'est un canal qui permettra de desservir aussi l'Île-de-France et la Normandie. C'est toute la façade maritime de l'Europe qui en bénéficiera. Il n'y a plus que le canal aujourd'hui pour dynamiser la croissance.