Ce dossier soulève une question démocratique. L'État, par son attitude, jette le trouble : qu'en est-il de la parole d'un candidat devenu Président de la République, de la parole de l'État sur sa capacité à assurer la continuité de ses engagements sur des dossiers de grandes infrastructures, de la parole de l'État sur son engagement contre le dérèglement climatique ?
En effet, je ne sais pas comment on peut avoir pour ambition une réduction drastique des émissions de CO2 et, en même temps, ne pas engager les investissements indispensables pour réaliser cet objectif.
Sur le report modal, on reproche souvent à la Ville de Paris d'avoir réduit la place de la voiture avant d'avoir prévu les infrastructures alternatives ; dans l'affaire du canal Seine-Nord, on met en place les infrastructures alternatives pour réduire la circulation sur l'autoroute A1.
Je veux évoquer le fait que notre région est majoritairement très eurosceptique. Nous avons là l'occasion de réconcilier les habitants avec l'Europe, d'abord pour montrer qu'elle tient ses engagements - c'est la raison pour laquelle il n'est pas satisfaisant de voir l'État mettre en doute la continuité européenne - et qu'elle est porteuse de grands progrès et d'investissements.
Puisque le « et de droite et de gauche » est la nouvelle règle en politique, je vous signale que cela fait très longtemps que les régions Picardie et Hauts-de-France la pratiquent à propos du canal Seine-Nord !