Monsieur le ministre, nous ne sommes pas contre la réforme, au contraire : j’aurais rêvé que d’autres avant vous aient le courage de réformer. Je ne suis pas non plus contre les économies, bien au contraire : je souhaite, comme nous tous, je pense, que l’on redresse les comptes de notre pays. Seulement, dans cette affaire, vous êtes en train de casser les jouets.
Supprimer la taxe d’habitation, bien sûr, fera plaisir aux classes moyennes. Jusqu’à ce qu’elles se rendent compte qu’elles n’ont plus de services, parce que les villes, qui seront, à plus ou moins long terme, privées de ressources, ne pourront plus fournir aux populations les services qu’elles attendent.
En baissant les loyers, bien sûr, vous ferez plaisir aux locataires dans un premier temps. Jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que les offices, totalement étranglés, ne peuvent plus mener les travaux de rénovation et de réhabilitation, ou le gros entretien courant, ou la remise en état des logements à l’arrivée d’un nouveau locataire. On va donc paupériser le logement social ! Je ne pense pas, monsieur le ministre, que telle puisse être votre ambition. Vous êtes donc à contre-courant de ce qu’il faut faire, et nous-mêmes sommes à contre-courant de nos idées.
Je peux comprendre que vous ne puissiez pas prendre de décision aujourd’hui. En tout cas, de notre côté, nous ne voterons pas cet article.
Monsieur le ministre, il faut surtout revenir à la raison ! Ma ville comprend 40 % de logements sociaux : les gens ne comprendraient pas que nous ne soyons brusquement plus en mesure d’effectuer les travaux leur permettant d’accéder au mieux vivre et au bien-être au quotidien. Je ne comprends pas votre logique. Nous sommes tous ici favorables à la suppression de cet article.