À travers cet amendement, nous demandons le maintien des APL-accession.
Tout à sa volonté de réduire la dépense publique, le Gouvernement a fait le choix contestable de supprimer ces aides bien particulières. Celles-ci, estimons-nous, constituent un outil efficace – certes pas le seul – de soutien aux parcours résidentiels.
L’APL-accession représente une part très réduite des APL : 5 % des 18 milliards d’euros, soit 800 millions d’euros par an. Elle concerne environ 450 000 ménages, pour un montant moyen de 155 euros par mois. Chaque année, ce sont 35 000 familles qui en bénéficient pour la première fois, et un nombre légèrement supérieur qui quitte le dispositif, démontrant ainsi le caractère non inflationniste de cette aide au logement.
Dans un rapport rendu public en novembre 2016, la Cour des comptes reconnaissait la pertinence de ce dispositif, qui permet de diminuer de 1, 7 à 2 points le taux d’effort des ménages.
Cette suppression nuira donc grandement à la capacité des ménages aux revenus modestes et moyens d’accéder à la propriété, tout en aggravant, à court terme, le déficit public.
En effet, si l’effet déclencheur de l’APL-accession est moindre que celui du PTZ, il est réel, et aura d’autant plus d’importance que le présent projet de loi de finances tend à réduire, à plus ou moins long terme, les périmètres géographiques d’application du PTZ.
Ainsi, 65 % des bénéficiaires de l’APL-accession résidant en zone 3, l’équivalent de la zone C pour le parc privé, soit la zone où le PTZ sera supprimé. Chaque année, 23 000 ménages pourraient donc être privés, non seulement de la solution de l’accession sociale, mais aussi du prêt à taux zéro dans ces mêmes zones C.
Ce sont, au final, autant d’opérations qui ne seront probablement pas réalisées, ce qui représentera une perte de recettes pour l’État nettement supérieure aux 65 millions d’euros d’économies annuelles attendues par la suppression du dispositif pour les nouveaux entrants.
Cette mesure, au-delà de son inefficacité économique, aura pour effet de bloquer dans le parc social des ménages qui, autrement, auraient eu un parcours vers la propriété. Elle réduira ainsi la mutation dans le parc social et la mobilité, que le Gouvernement appelle pourtant de ses vœux.
Le présent amendement tend donc à la supprimer.