Je souscris pleinement à votre présentation. En marge de la COSAC, j'ai participé à deux évènements liés à mon groupe politique, et en accord avec le Président de notre commission, il nous a semblé intéressant de vous faire part de ces éléments, concernant principalement la vie politique allemande. J'ai participé grâce à la fondation Adenauer à une réunion avec M. Schäuble. Nos amis allemands pensent que la Chancelière fera l'objet d'un vote de confiance au Parlement en janvier, mais que la constitution du gouvernement prendra du temps. La « coalition Jamaïque » n'a pas vu le jour car le FDP ne l'a pas souhaitée. Pourtant, les Verts ont accepté de nombreux compromis, notamment la mise en place d'un quota de 200 000 migrants, ainsi que de règles permettant d'éviter les regroupements familiaux. On se dirige désormais vers une « grande coalition » entre le CDU-CSU et le SPD. L'hypothèse de nouvelles élections est écartée, tout comme celle d'un gouvernement minoritaire. En effet le seul précédent historique est celui de la République de Weimar.
M. Schäuble nous a également indiqué avoir rencontré le président français en octobre. À cette occasion, il a attiré son attention sur l'importance que jouait, dans la lecture de la vie politique allemande, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe. Il estime qu'en France, nous n'y prêtons pas suffisamment attention, et que nous n'avons qu'une connaissance parcellaire de la Loi Fondamentale allemande.
Dans le cadre d'une autre rencontre avec la fondation Schuman et la fondation Adenauer, il nous a été indiqué une interrogation à la CDU sur qui sont leurs correspondants politiques en France. Ils ne savent pas s'ils doivent se tourner vers Les Républicains, ou la République en marche ou les deux à la fois. Cela pose notamment des questions dans la perspective des prochaines élections européennes. Ils s'inquiètent ainsi du devenir du PPE.
La question de la défense européenne reste compliquée. L'Allemagne reste très en retrait. En outre, elle reste attachée à la notion d'élargissement, notamment vers les Balkans, principalement la Serbie, voire la Macédoine.
Enfin, on constate une inflexion sur ses relations avec la Chine. Nous connaissons l'importance de l'export allemand et des relations commerciales pour ce pays. Or, un changement est en train de s'opérer, notamment suite à l'échec à la dernière minute de l'achat par des industriels chinois de la plus grande entreprise de robot allemande, Kuka. Leur politique est devenue plus pragmatique et réaliste.