Nous le savons tous, notre défense est en première ligne en matière de lutte contre le terrorisme djihadiste, en première ligne à l’extérieur, comme sur notre propre sol, frappé, comme beaucoup de nos partenaires, par des attentats terroristes qui nous ont endeuillés.
Nos armées ont fourni, à cette occasion, les personnels et les moyens nécessaires pour que l’opération Sentinelle prenne corps. Lors de ces attentats, la France aurait pu alors légitimement considérer qu’un retrait ou un engagement moindre à l’extérieur était nécessaire pour mieux répondre aux problématiques de sécurité intérieure. Ce ne fut pas le cas, et la France n’a pas baissé la garde, ni au Levant ni dans la bande sahélo-sahélienne. Elle le fait aussi parce qu’elle considère que la sécurité de chacun est l’affaire de tous.
Notre pays accomplit donc des efforts considérables en matière de défense collective, dont nos partenaires européens bénéficient directement ou indirectement. Lors de l’élection présidentielle de mai dernier, de nombreux candidats avaient proposé un mécanisme visant à exclure les investissements de défense du calcul du déficit au sens des critères de Maastricht.
Après le Brexit, la France reste le seul pays de l’Union européenne à porter un effort budgétaire significatif en matière de défense. Or notre défense assure non seulement notre protection, mais aussi celle des Européens. C’est pourquoi notre pays ne devrait plus être pénalisé dans son effort en matière de défense par les règles de gouvernance de la zone euro. Au contraire, il devrait logiquement en être tenu compte dans le calcul de notre déficit public.
Alors que vingt-trois pays européens ont émis le souhait, le 13 novembre dernier, d’approfondir l’Europe de la défense au travers d’une coopération structurée permanente, quand nos partenaires vont-ils accepter de tirer les conséquences de l’engagement de la France ?