Intervention de Nathalie Loiseau

Réunion du 12 décembre 2017 à 14h30
Débat préalable à la réunion du conseil européen des 14 et 15 décembre 2017 — Débat interactif et spontané

Nathalie Loiseau :

Monsieur le sénateur, vous avez raison de saluer l’implication et l’engagement de nos forces pour notre sécurité et, très souvent, la sécurité de l’ensemble de nos partenaires européens. Permettez-moi tout de même de nuancer vos propos.

C’est sur la base d’une décision nationale que nous engageons nos troupes, et non pas sur une demande de l’Union européenne. Nous sommes présents au Levant et au Sahel parce que nous l’avons décidé, et non pas parce que l’Union européenne nous a sollicités.

Il serait évidemment tentant de considérer que nous pourrions défalquer notre effort de défense du calcul du déficit budgétaire dans la mesure où d’autres pays en profitent. Toutefois, on ne prend pas seul une telle décision – celle-ci se prend à vingt-huit aujourd’hui, et vingt-sept demain ! Surtout, ce serait la porte ouverte à une sorte d’arbre de Noël où chacun viendrait expliquer pourquoi telle ou telle de ses politiques publiques sert ses voisins et devrait ne pas être comptabilisée dans les critères de Maastricht.

Du reste, je tiens à saluer l’effort consenti aujourd’hui par nos partenaires européens, à nos côtés, au Sahel, au Levant : nous les avons sollicités soit pour venir avec nous, au Sahel – et ils l’ont fait ! –, soit pour apporter un soutien logistique, soit pour nous relayer dans d’autres types d’opérations où nous étions présents afin de nous permettre de nous concentrer sur la lutte contre le terrorisme et le djihadisme au Sahel – et ils l’ont fait.

De ce point de vue, la réalité d’aujourd’hui, sur le plan de la perception géostratégique, est très différente de celle que j’ai connue comme diplomate il y a quelques années encore, où le Sahel était censé être notre zone d’intervention ; personne ne songeait à aller voir ce qui s’y passait.

Demain, le Président de la République réunit un sommet autour du G5 Sahel pour faire en sorte que nos partenaires européens contribuent au financement des capacités africaines de lutte contre le terrorisme. Les choses évoluent donc dans une très bonne direction.

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