Je souhaite souligner, avant de donner la parole à M. Jean-Claude Duplessy, combien je souscris à l'importance de cette audition et, plus généralement, des liens tissés entre l'OPECST et la Commission. J'insiste sur le fait que cette audition est retransmise, pour la première fois, en direct et en différé via le site de l'Assemblée nationale, et sera suivie avec beaucoup d'attention, ce qui permettra de garantir toute la transparence nécessaire à l'exercice, étant entendu que si, pour une raison ou une autre, il vous semble opportun que certaines informations nous soient communiquées de façon confidentielle, il conviendra de nous les transmettre par la suite, hors diffusion.
Je rappelle aussi, dans le prolongement de l'introduction du président Longuet, l'importance de la continuité du suivi scientifique des recherches, telle que l'assure la Commission depuis un quart de siècle. En effet, ce suivi permet au Parlement de disposer, chaque année, d'un état synthétique de l'ensemble des travaux, matérialisé par le rapport discuté aujourd'hui. Dans ce suivi, certains thèmes sont récurrents, tandis que d'autres émergent, qui nécessitent une attention toute particulière. C'est notamment le cas du projet de stockage géologique profond Cigéo, qui s'achemine vers le dépôt de la demande d'autorisation de création. Sur une telle affaire, nous savons pertinemment qu'au-delà des éléments et principes scientifiques, se posent des questions majeures de gouvernance, et de mise en place pratique du développement. D'une ampleur considérable, il faudra les examiner de très près pour éviter que les grands principes, solides, ne soient mis en échec par des questions beaucoup plus terre à terre et pragmatiques, mais susceptibles de s'avérer extraordinairement délicates.
L'intervention de la Commission a été cruciale pour préparer la loi de 2006, en évaluant l'avancement des trois axes de recherche définis par la loi de 1991 : séparation-transmutation, stockage géologique et entreposage. Son action est également essentielle pour le processus en cours de préparation de demande d'autorisation. Je rappelle, à ce sujet, qu'en juillet dernier, avait été soulevée par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) la question des risques d'incendie liés aux déchets bitumineux, déjà soulignée dans ses travaux précédents par la Commission, qui avait alors demandé que soient effectués un certain nombre d'essais, dont un compte rendu complet a été présenté dans son neuvième rapport, et que soient poursuivies les études relatives à la stabilité chimique des enrobés bitumineux. Nous aurons certainement l'occasion d'y revenir dans le cadre de l'examen de ce nouveau rapport.