Tous les pays qui utilisent l'énergie nucléaire considèrent que le stockage géologique des déchets de haute activité à vie longue est la solution de référence, et y travaillent. Cette conclusion a été confirmée par les instances internationales, comme l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne, ou dans l'Union européenne.
Trois pays - la Finlande, la Suède et la France - sont bien avancés dans leurs programmes. On peut ainsi y prévoir un début de stockage profond des déchets haute activité à vie longue, dans un délai de dix à quinze ans. En Finlande et en Suède, l'équivalent de la demande d'autorisation de création a déjà été déposé. En Finlande, le creusement des premiers tunnels de l'installation de stockage géologique des combustibles usés a même débuté en décembre 2016. Il faut en effet savoir qu'en Finlande comme en Suède, le choix a été fait d'un cycle ouvert, dans lequel les combustibles sont considérés comme des déchets. En Suède, l'autorité de sûreté a donné son feu vert. Les décisions politiques restent à prendre, mais on estime que toutes les décisions nécessaires à la construction d'un stockage profond suédois seront effectives l'année prochaine. Je ne reviens pas sur la situation française, que vous connaissez bien.
Aux États-Unis, une telle possibilité a déjà été étudiée concernant le site de Yucca Mountain. Une demande d'autorisation de création a été déposée sous l'administration Bush, mais arrêtée par l'administration Obama. Il semble que cela redevienne aujourd'hui d'actualité, avec l'administration Trump. La situation reste très incertaine : soit le projet va redémarrer sur le site de Yucca Mountain, soit il va falloir trouver un autre site.
Le Canada est, quant à lui, en recherche de sites de stockage possibles. En revanche, des pays comme l'Allemagne ou la Grande-Bretagne n'ont pas encore débuté cette phase, si bien qu'il s'écoulera probablement vingt ou trente ans avant que n'y commence la construction d'un site de stockage profond.