En effet, nous ne réussirons pas seuls. Pour autant, ce n'est pas une raison pour ne rien faire et attendre que les autres prennent des initiatives. Il serait trop facile de ne rien faire, sous prétexte que les autres n'en font pas davantage et ne sont pas vertueux. C'est un jeu sans fin. Je suis convaincu que la France doit montrer l'exemple, à plus forte raison avec le retrait du Gouvernement américain de l'Accord de Paris. De plus en plus d'États prennent conscience de ces enjeux, comme l'Algérie qui, il y a encore quelques années, à l'occasion d'une réunion sur les ODD, avait déclaré que sa priorité était de construire sa croissance et que son Gouvernement n'était donc pas enclin à se préoccuper du développement durable. Entre temps, il y eu une véritable prise de conscience, que m'a confirmé hier même le ministre algérien des affaires étrangères.
Certes, il y a une certaine distance entre la prise de conscience et l'action, a fortiori quand les intérêts nationaux ne sont pas directement compatibles avec les questions de développement durable - je pense notamment aux pays producteurs d'hydrocarbures - mais, et l'exemple australien le montre bien, malgré le récent recul, le passage de l'un à l'autre est possible. Nous devons non seulement apporter les financements adéquats, mais aussi sensibiliser nos concitoyens. Pour cela, il est nécessaire de montrer le lien entre santé et environnement. En expliquant aux gens l'impact du dérèglement climatique sur la santé, ils se sentent beaucoup plus touchés et se montrent davantage préoccupés par les questions d'environnement.