Monsieur Jacquin, en ce qui concerne la fiabilité des agences, j'ai effectivement parlé de crise de confiance. Nous avons cependant fait de grands progrès. L'Anses est l'une des agences les plus performantes au niveau européen et elle a prouvé sa réactivité à l'occasion de cette crise. S'il y a pu y avoir des scandales autrefois, à une époque où l'encadrement était moindre, nous pouvons aujourd'hui avoir confiance dans ces agences.
En ce qui concerne les distorsions de concurrence, la position française est politique, mais la France n'a pas juridiquement les moyens d'interdire la substance.
Il est vrai que l'INRA présente certaines solutions alternatives, mais sans tenir compte des impératifs économiques de productivité et de rentabilité. On peut s'interroger aussi sur l'opportunité de leur proposition du retour de la technique du labour pour enterrer les mauvaises herbes, car cela induit un passage de plus, et donc une consommation supplémentaire de gasoil.
Nicole Bonnefoy, il est vrai que la question de la dose n'est pas importante dans certains domaines comme celui les perturbateurs endocriniens. En revanche, c'est une donnée essentielle dans d'autres domaines, tels les milieux aquatiques, ou les médicaments par exemple, où certaines doses sont acceptables, d'autres toxiques, d'autres encore létales.
Il est vrai que nous n'avons pas suffisamment d'informations et d'études sur l'effet cocktail. L'Anses préconise de limiter au maximum ces cocktails et est réactive pour retirer les AMM dès que la toxicité est avérée.
J'ai consulté Bayer sur leur recherche d'alternatives. Ils ont deux pistes. La première est l'épandeur intelligent dont j'ai parlé tout à l'heure. La seconde est une spécialité à base de glyphosate qui aurait des excipients entièrement naturels et biodégradables.
Compte tenu de l'importance du marché, les industriels ont tout intérêt à rechercher des alternatives au glyphosate.
Il faut que les États européens consacrent davantage de moyens au financement de la sécurité.