Intervention de Pierre Médevielle

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 13 décembre 2017 à 9h30
Déplacement à bruxelles sur le thème du glyphosate — Communication

Photo de Pierre MédeviellePierre Médevielle :

S'il y en avait, on le saurait ! Deux substances à base de sulfate de fer ont été un temps considérées comme des alternatives potentielles, mais économiquement, cette solution n'est pas viable. Je le répète, ce marché représente 8 milliards d'euros : s'il y avait une solution, les industriels se dépêcheraient de la trouver !

Monsieur Cornu, je partage votre point de vue sur la décision du président de la République : j'ai longuement échangé avec Stéphane Travert, il m'a dit avoir approuvé cette durée de 3 ans plus par discipline gouvernementale que par conviction personnelle. C'est donc une position originale, une « posture », comme dirait Frédéric Marchand, qui ne s'appuie sur aucun argument scientifique. C'est bien ce qui me dérange ! La commission des Affaires européennes doit d'ailleurs prochainement rencontrer le ministère de la transition écologique et solidaire pour aborder ce dossier.

Si le glyphosate a été une révolution, je crois qu'il faut continuer d'évaluer ses impacts sur l'environnement, en particulier sur les milieux aquatiques. Peut-être faudra-t-il installer des bandes de protection ? Sachez tout de même que cette solution, si elle était retenue, représenterait par exemple un surcoût de 30 millions d'euros pour la SNCF.

Madame Préville, vous avez raison : l'herbicide est un produit dangereux. Il tue. Il fait partie intégrante du modèle agricole, et nous n'avons pas de solution miracle. Mais si l'on arrêtait l'utilisation de tous les pesticides, la situation serait catastrophique ! Cultures ravagées, invasions... Ce sont des substances chimiques, mais la chimie est présente partout dans l'alimentation : il y a les colorants, les conservateurs, les engrais. Elle fait donc partie de notre quotidien ! L'agriculture biologique est une solution alternative bienvenue et à encourager, mais sa production, limitée, ne permet pas encore de nourrir tout le pays. On sait que nous sommes créateurs de la plupart des cancers, mais l'épidémiologie a permis de faire progresser l'espérance de vie.

Monsieur Mandelli, je pense qu'au cours des cinq prochaines années, d'autres rapports seront publiés sur le sujet, d'autres méthodes d'épandage et d'autres excipients auront peut-être été testés - du moins je l'espère ! Désormais, tous les industriels travaillent sur la recherche de nouveaux produits : c'est un marché mondial important.

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