Vous avez bien fait de rappeler que l'idée de créer une maison commune s'inscrit dans une histoire et que le projet a d'abord été initié à un moment où le secteur phonographique était en crise. Cette période est apparemment révolue. Je suis inquiet à la perspective d'un regroupement des acteurs de la même filière dans un espace commun. Je crains qu'il faille préserver les acteurs de la musique dite savante, par rapport à la musique considérée comme commerciale dont on connaît la puissance. Je pense que le service public gagnerait à se moderniser en tenant compte des publics. Le ministère de la culture n'est pas celui des lobbies des industries culturelles et a pour vocation de servir l'intérêt général et les publics. Le crédit d'impôt pour le spectacle vivant ne doit pas seulement être destiné au financement de la musique et répondre aux demandes des grands acteurs de la filière, qu'ils soient privés ou parapublics. Pourquoi les ressources des sociétés de perception et de répartition des droits (SPRD) sont-elles captées par des politiques culturelles laissées au seul choix d'organismes privés qui bénéficient du monopole de la perception des droits ? Il me paraît essentiel de mettre un peu d'ordre dans cette filière. Si la maison de la musique n'est pas cadrée, elle risque de devenir la propriété de quelques grands acteurs, au détriment de l'intérêt général.