Intervention de Michel Amiel

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 7 décembre 2017 à 9h00
Présentation du rapport d'étape de la mission sur l'intelligence artificielle confiée par le gouvernement à m. cédric villani député premier vice-président

Photo de Michel AmielMichel Amiel, sénateur :

Merci de la clarté de cet exposé, sur un sujet qui monte en puissance. Ma question, formation oblige, va porter sur les relations entre intelligence artificielle et médecine.

Au moment où l'on s'interroge beaucoup sur la question des « déserts médicaux » - terme couramment utilisé, mais que je n'aime pas trop car il ne correspond pas à une réalité -, force est d'admettre que probablement, dans les vingt années à venir, l'intelligence artificielle, sous forme de médecine algorithmique, d'aide au diagnostic, jouera un rôle important. J'ai participé en 2007 - 2008 à une réflexion sur la question des déserts médicaux au sein de l'Académie de médecine : le sujet n'avait même pas été abordé.

Le deuxième point de mon intervention s'appuie sur l'opposition entre deux citations fameuses que sont « science sans conscience n'est que ruine de l'âme » et « il ne sert à rien d'interdire ce que l'on ne peut empêcher ». Cela me conduit à poser la question des lois de bioéthique, qui doivent être révisées en 2018. Sauf erreur de ma part, ce sujet n'avait pas été abordé lors du précédent réexamen. Est-il prévu d'introduire ce sujet dans les débats préalables à la révision de la loi ? Si tel n'est pas le cas, n'est-il pas nécessaire de réfléchir à cette possibilité ? Ma grande crainte est que le débat soit confisqué par d'autres sujets tels que la procréation médicalement assistée (PMA), la gestion pour autrui (GPA), etc. Il ne faudrait pas que, pour des raisons de morale, d'éthique, on oublie ce sujet qui me paraît absolument fondamental.

Il a été question dans l'exposé de concurrence internationale. Je ne suis pas certain que les considérations éthiques encombrent beaucoup les recherches en Chine. N'y a-t-il pas là un risque de distorsion de concurrence entre des pays, des continents (la France, l'Europe) pour lesquels les valeurs éthiques sont essentielles et d'autres où elles passent davantage au second plan ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion