Intervention de Max Dauchet

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 7 décembre 2017 à 9h00
Présentation du rapport d'étape de la mission sur l'intelligence artificielle confiée par le gouvernement à m. cédric villani député premier vice-président

Max Dauchet, président de la Commission de réflexion sur l'éthique de la recherche en sciences et technologies du numérique de l'Alliance des sciences et technologies du numérique (Allistène) :

Vous avez, M. Villani, souligné à juste titre le point « éthique-confiance-responsabilité ». Il est effectivement important d'avoir un espace public lisible sur ces questions, pour instruire l'idée que l'on développe l'intelligence artificielle au service de l'humain et non que l'on va adapter l'humain à l'intelligence artificielle. Je souhaiterais toutefois intervenir sur un point : vos annonces louables vont être faites dans le cadre de l'intelligence artificielle, mais les questions, même si elles sont exacerbées dans ce domaine, se posent pour le développement du numérique en général. Je reviendrai brièvement sur le cas de l'algorithme APB (Admission Post Bac), qui a récemment fait l'objet d'une audition publique de l'OPECST. On peut penser que l'algorithme APB va être au service de l'étudiant dans ce moment décisif de sa vie. Mais un débat a eu lieu car des scientifiques ont estimé qu'il serait bien de cadrer autrement l'expression des voeux des candidats, afin d'être en mesure d'appliquer un algorithme d'optimisation qui existe et est le meilleur connu. Sans prendre parti, il apparaît ainsi que, sur un algorithme de ce genre, donc extrêmement simple, se pose déjà la question de savoir si l'on façonne l'humain pour pouvoir appliquer un algorithme optimal - qu'en tant que scientifique, j'applaudis, par ailleurs, des deux mains - ou si l'on décide plutôt de mettre l'algorithmique au service de l'humain avant de chercher l'exploit.

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