Le projet de loi sur l'asile et l'immigration améliorera le traitement des demandes. Il faut, en particulier, passer le mot à ceux qui sont tentés par une immigration économique illégale, que les frais et les risques auxquels ils s'exposeront ne valent pas la peine. Déjà, on commence à voir moins de migrants affluer à Agadès. Nous devons tenir un langage de vérité, y compris à nos partenaires africains, même si c'est difficile. Et il faut intensifier notre aide en faveur de l'éducation, de la formation et de l'emploi dans les pays de départ, car ce sont les jeunes les plus dynamiques qui partent - ce qui est tragique dans la mesure où leur exil condamne leur pays au sous-développement.
Longtemps, les Européens ont considéré que c'était à l'ancienne puissance coloniale qu'est la France de gérer les problèmes du Sahel. Aujourd'hui, le soutien au G5 Sahel, par exemple, montre que chacun a pris conscience que si l'Europe ne prend pas sa part à la résolution des difficultés en Afrique, elle en subit les conséquences directes. D'ailleurs, la lutte contre les trafics d'êtres humains frappe en même temps les trafics de drogues ou d'armes, car ce sont les mêmes personnes qui les organisent. Bref, pour l'Europe, renforcer notre engagement au Sahel ne peut être que bénéfique. Et, lorsque la Commission a alerté sur le faible niveau du fonds fiduciaire pour le Sahel, les pays du groupe de Viegrad n'ont pas tardé à l'abonder à hauteur de 35 millions d'euros. On peut dire que c'est peu, mais c'est nouveau !