Vous faites donc le choix, à mon sens insensé, de l’escamotage du débat, de l’évitement de la confrontation projet contre projet, de la feuille blanche à remettre à l’Assemblée nationale. Et nous qui croyions, monsieur le président du Sénat, que vous vouliez réhabiliter la Haute Assemblée !
C’est une semaine noire pour le Sénat, qui se tire une balle dans le pied. Espérons qu’elle ne lui sera pas fatale ! Certes, nous avons travaillé en commission, mais, in fine, tout cela s’est révélé de « l’occupationnel », j’y insiste. En effet, à quoi sert le Sénat, s’il ne prend même pas la peine de voter le budget ?
Nous ne souhaitons pas cautionner votre pièce de théâtre en trois actes, commencée jeudi dernier. Que dire de l’ordre du jour d’aujourd'hui ? Six heures de discussions ininterrompues, de bavardages pour faire diversion ! Et que dire de l’ordre du jour de demain, du vote solennel à la tribune de la question préalable ? Excusez du peu ! Tout ça pour ça, pour passer de longues heures, cet après-midi et demain, dans l’hémicycle, afin de montrer, comme un leurre que l’on agite devant les caméras de télévision, que le Sénat travaille.
Nous disons stop à la diversion, car ce n’est pas à la hauteur des enjeux !
Pour ces raisons, notre groupe ne participera pas à ce simulacre de débat, à cette mascarade parlementaire où il nous est interdit d’amender et d’améliorer au fond le budget. Nous sommes désolés pour nos collègues de gauche qui se sont opposés avec nous à la question préalable, mais nous prenons ce qui nous semble être nos responsabilités.
Monsieur le président du Sénat, vous resterez dans l’histoire comme celui qui aura bâillonné la Haute Assemblée à des fins préélectorales.