Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, madame, monsieur les rapporteurs, mes chers collègues, alors que l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale n’est pas encore achevé, nous voici réunis pour débattre aujourd’hui des crédits alloués en 2018 à la mission « Santé » du projet de loi de finances.
Comprenant les programmes 204 et 183, le budget total s’élève pour l’an prochain à 1, 4 milliard d’euros. Il connaît ainsi une hausse de plus de 10 % par rapport au budget 2017. Cette hausse supérieure aux années précédentes pourrait être saluée si elle bénéficiait à toutes les actions du programme, ce qui n’est pas le cas. Je formulerais certaines remarques, notamment sur la prévention.
En effet, dans le programme 204 « Prévention, sécurité sanitaire, organisation de l’offre de soins », les actions relatives à la prévention connaissent toutes une baisse de leurs crédits.
Pour avoir suivi de manière assidue les débats du PLFSS, je connais l’attachement de Mme la ministre des solidarités et de la santé à ce sujet.
Si l’état de santé de la population française s’améliore, ce n’est pas le moment de relâcher nos efforts. Les chiffres sortis ces derniers jours sur les contaminations HIV au sein de la population homosexuelle nous le rappellent. Le poids des décès prématurés « évitables » et des maladies chroniques reste toujours très élevé en France. Plus de 30 000 décès par an sont évitables par la prévention et la simple modification des comportements. Aussi, je souhaiterais avoir des éclaircissements sur la baisse de 5 millions d’euros des crédits de prévention engagée par l’État : cette baisse n’est-elle pas contradictoire avec la « révolution de la prévention » que vous avez annoncée comme un axe central de la nouvelle stratégie nationale de santé ?