Intervention de Mathieu Darnaud

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 23 novembre 2017 : 1ère réunion
Audition de Mme Annick Girardin ministre des outre-mer dans le cadre de l'étude sur les risques naturels majeurs dans les outre-mer

Photo de Mathieu DarnaudMathieu Darnaud, rapporteur :

Je souscris aux propos du président et de notre rapporteur coordonnateur. L'idée est en effet pour nous, avant toute chose, d'être en capacité de comprendre ces phénomènes naturels et d'y faire face au mieux. Le président Magras a rappelé le caractère exceptionnel et singulier de ce douloureux épisode climatique hors normes. Il est important pour l'analyse préalable à la formulation de toute préconisation ou conclusion, même partielle, que nous disposions d'éclairages sur la situation.

Je souhaiterais vous interroger sur quatre points essentiels. Le premier concerne la prévention des risques naturels majeurs. On connaît sur le territoire métropolitain l'importance croissante des plans de prévention des risques. J'aurais aimé savoir où en était le déploiement et l'établissement outre-mer des plans de prévention des risques naturels prévisibles prévus par le code de l'environnement ? J'ai en mémoire un déplacement à Mayotte avec le président Thani Mohamed Soilihi où nous posions, alors que nous étudiions la question foncière, la problématique de ces plans de prévention des risques naturels prévisibles, voyant où étaient implantées certaines habitations ; il y avait conjugaison de ces deux problématiques.

Lorsque les PPR ne sont pas encore aboutis, comment peuvent s'expliquer les situations et blocages qui sont à l'origine de cette absence ?

Le deuxième sujet que je souhaite évoquer - et qui touche directement aux événements de Saint-Martin et Saint-Barthélemy et la gestion des crises - concerne la capacité à prévoir et à alerter d'un aléa imminent. J'ai en tête les témoignages de nos collègues Michel Magras et Guillaume Arnell, et il s'agit ici encore pour nous de comprendre et d'analyser d'un point de vue scientifique et météorologique ces phénomènes exceptionnels. La France dispose-t-elle d'outils adaptés et suffisants en termes de prévision des risques, notamment météorologiques, dans les territoires ultramarins ? Pour être clair, les services de Météo-France sont-ils à même de garantir la bonne information des autorités françaises, ou le National Hurricane Center (NHC) américain est-il notre référentiel aux Antilles par exemple ?

Un autre point important, et au coeur de l'actualité, concerne la gestion immédiate de la sortie de crise et les arrêtés interministériels de déclaration de catastrophe naturelle. J'aurais souhaité savoir comment sont élaborés ces arrêtés interministériels à la suite d'un événement majeur et si les collectivités locales sont suffisamment impliquées dans ce travail pour permettre de véritablement prendre en compte les différentes problématiques s'y rapportant ?

Il s'agit aussi d'examiner les aspects financiers et, dans le cadre de la prévention, on voit l'importance d'un fonds comme le fonds Barnier. Vous évoquiez plus tôt les collectivités d'outre-mer : existe-t-il un équivalent - compte tenu des différents statuts - du fonds Barnier ? Enfin, quelle part du fonds Barnier est aujourd'hui consacrée à la prévention des risques outre-mer ?

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