Jocelyne Guidez a anticipé ma question : on constate que bon nombre de communes littorales souffrent du grignotage de nos côtes. J'ai particulièrement en tête l'exemple de la célèbre plage de Sainte-Anne au sud de la Martinique : les cocotiers s'en vont dans l'eau et c'est déjà un recul de plus de 7 mètres qui est constaté par rapport à la plage originelle. Le professeur en géographie Paul Saffache, au sein de l'Université des Antilles, a construit des modèles de prévention à base d'infrastructures, parfois avec des enrochements. Les projections sont très alarmistes : près de 30 % du territoire de la Martinique pourrait avoir disparu, parti sous les eaux, d'ici 40 ans. Mais les protections sont onéreuses : j'ai travaillé à la pose d'enrochements pour une partie de Fort-de-France, cela a coûté 10 millions d'euros pour un petit segment de littoral. La réalisation du Malecon de Fort-de-France, véritable digue de protection, a coûté également très cher. Les collectivités locales ne pourront supporter ce genre de dépenses. Va-t-on les intégrer au fonds vert ? Y a-t-il moyen de contraindre les collectivités, dans le respect de la libre administration ? Il en va de la survie de nos territoires.