Un petit rappel historique me paraît important.
L’année 2017 a été marquée par une série d’incidents dans plusieurs grandes gares. Des améliorations sont nécessaires. La SNCF en est consciente. Pour ce faire, elle a déjà pris des mesures, notamment avec le programme ROBIN.
Les critiques formulées en France, il faut le savoir, ont des conséquences sur l’exploitation du groupe à l’international. Or, la SNCF, ce ne sont pas que des retards. Ce sont 14 220 trains sur le réseau par jour, avec un taux moyen de ponctualité de 88 % pour le Transilien, de 89 % pour les TGV et de 91 % pour les TER. Ce sont également 30 000 kilomètres de lignes exploitées, dont 2 600 en grande vitesse. La SNCF est aussi responsable du transport quotidien de cinq millions de voyageurs, le tout en assumant le nouveau risque terroriste.
J’ai siégé pendant plusieurs années au conseil d’administration de RFF, qui a poursuivi les dossiers déjà engagés par la SNCF. J’ai pu me rendre compte du rôle de l’État dans la définition des stratégies du groupe et des considérations parfois étrangères à l’intérêt général. Si, aujourd’hui, il y a des pannes et des retards, c’est en partie la faute de l’État et des politiques de tous horizons, qui ont préféré investir dans les LGV plutôt que dans la rénovation du réseau.
Je citerai un exemple parmi d’autres, à savoir le projet de LGV Poitiers-Limoges. Initié par Jacques Chirac, le projet a été relancé par François Hollande en 2016 après que le Conseil d’État eut pourtant jugé illégale la déclaration d’utilité publique. En plus de dix ans, le coût des études de ce projet à l’arrêt s’élève à près de 200 millions d’euros pour une voie !
Aujourd’hui, l’âge moyen du réseau français est de trente-trois ans, ce qui justifie de nombreux ralentissements. Aussi, je me réjouis, madame la ministre, de vos annonces.