Intervention de Daniel Laurent

Réunion du 16 janvier 2018 à 14h30
Situation et avenir de la sncf — Débat interactif

Photo de Daniel LaurentDaniel Laurent :

Nous débattons aujourd’hui d’un sujet on ne peut plus prégnant au vu de l’actualité des derniers mois.

Les dysfonctionnements à répétition survenus récemment ont eu le mérite de mettre en lumière des situations que nous déplorons dans nos territoires. Nous n’avons eu de cesse, ces dernières années, d’alerter sur le fait que les infrastructures sont à bout de souffle. Certes, la SNCF n’est pas seule responsable de la situation. L’État n’a pas non plus été à la hauteur des enjeux et doit assumer sa part de responsabilité.

Le manque de moyens n’explique pas tout ; la désorganisation de la SNCF, la perte de compétences et de savoir-faire ont des conséquences directes sur la qualité des services.

Dans un contexte de mutations majeures de nos territoires, les transports et la mobilité doivent être une priorité de l’action publique, afin de répondre aux attentes de la population et des acteurs économiques.

La fracture territoriale en termes de mobilité est, dans nos territoires ruraux, une réalité qui ne peut perdurer. Il ne s’agit pas d’opposer le monde rural au monde urbain, mais il n’en demeure pas moins que les métropoles ont capté l’essentiel de la croissance, tandis que des territoires se dévitalisent, malgré les efforts des élus.

Le 9 décembre 2017, nous avons été contraints de bloquer les trains sur l’axe Saintes-Bordeaux. En effet, l’absence de travaux de maintenance a engendré des limitations de vitesse, induisant un allongement des temps de parcours pour les usagers et une qualité de service moindre.

Le 8 janvier dernier au soir, j’obtenais enfin un rendez-vous avec votre cabinet, madame la ministre. Je vous en remercie, mais j’attends toujours une réponse, que vous allez peut-être m’apporter aujourd’hui. Je déplore qu’il faille faire entendre fortement « nos voix sur les voies » pour être écoutés !

Cette baisse de performance aura des incidences sur tous les trains circulant sur l’axe Bordeaux-Saintes-Nantes, et ce, j’imagine, pendant plusieurs années.

Ce qui nous inquiète, c’est le désengagement de SNCF Réseau des lignes n’appartenant pas au réseau structurant. Le gestionnaire d’infrastructures ne pourra contribuer au financement de leur renouvellement qu’à hauteur des économies de maintenance liées à ces opérations, avec une implication de l’ensemble des parties prenantes dans le cadre des contrats de plan État-région.

Compte tenu des sommes en jeu et de la situation financière de la SNCF, nous restons circonspects et attendons des réponses et des propositions concrètes.

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