Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, alors que les transports devraient être des facilitateurs du quotidien, ils sont aujourd’hui une véritable plaie dans la vie de millions de Franciliens ; du fait du manque d’investissements affectant de nombreuses lignes de notre réseau, ils sont source de difficultés réelles pour leur santé, leur emploi ou leur vie familiale.
Ainsi, pas une seule semaine ne passe sans qu’un usager du RER B ne soit en retard, le matin, à son travail ou à ses cours, ou bien, le soir, pour récupérer ses enfants à la crèche. Il serait d’ailleurs intéressant de se pencher sur l’impact de ces retards : stress, perte d’emploi ou fatigue chronique.
Pourtant, les transports collectifs sont une réponse économique, sociale et environnementale viable.
Personne n’a intérêt à ce que des dizaines de milliers de Franciliens s’en détournent pour prendre des transports individuels, notamment la voiture, même partagée. Nos autoroutes et périphériques sont déjà saturés, et les embouteillages provoquent nuisances et pollutions. Chaque année, la pollution tue 2 500 personnes à Paris, soit soixante fois plus que le nombre de morts par accident de la route dans la capitale, comme nous l’indique le rapport Santé Publique France publié en juin 2016.
À la question relative aux investissements pour l’amélioration des transports du quotidien, soulevée par ma collègue Laurence Cohen et à laquelle vous n’avez pas apporté de réponse, madame la ministre, on nous oppose souvent le problème des moyens.
Toutefois, dans ces conditions, comment comprendre le coût, estimé entre 1, 4 milliard d’euros et 2, 2 milliards d’euros, du Charles-de-Gaulle Express, pour 17 000 passagers par jour, qui reliera directement la gare de l’Est à l’aéroport Charles-de-Gaulle, sans s’arrêter en Seine-Saint-Denis ? Les usagers du RER B attendent avec impatience, depuis des décennies, le doublement du tunnel du Châtelet ou le rehaussement des ponts de la partie sud, qui permettrait de fluidifier le trafic grâce à des rames à double étage.
Ma question sera simple, franche et directe, madame la ministre : pour améliorer le réseau de transports, allez-vous enfin réorienter les investissements de l’État vers les trajets du quotidien ?