Intervention de Arnaud Bazin

Réunion du 16 janvier 2018 à 14h30
État du service public dans les transports en région île-de-france — Débat interactif

Photo de Arnaud BazinArnaud Bazin :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, avant de parler du RER A, je voudrais marquer ma surprise d’entendre, au sujet de la réalisation du métro du Grand Paris, que, aujourd’hui, les délais sont techniquement impossibles à tenir.

Voilà quelques mois encore, je siégeais au conseil de surveillance de la Société du Grand Paris, et le discours tenu consistait à chiffrer le coût du respect des délais. Ainsi, pour réaliser la ligne 17 dans le délai prévu, soit en 2024, il fallait 200 millions d’euros supplémentaires pour deux tunneliers. Ce n’est pas une petite somme, j’en conviens, mais ce n’est pas un problème technique ; c’est une affaire financière. Il faudra donc que nous ayons des éclaircissements sur ce qu’on fait les uns et les autres pour arriver à de telles conclusions.

Le RER A est arrivé à Cergy-Préfecture dix ans après la construction de la préfecture et de l’ESSEC. C’est dire si, pour ce qui est d’attendre, nous savons dans le Val-d’Oise ce dont nous parlons…

Aujourd’hui, cette artère, qui assure 1, 3 million de voyages par jour – vous avez bien entendu, mes chers collègues ! – est toujours aussi essentielle pour le développement de Cergy-Pontoise, en matière économique, mais aussi d’enseignement supérieur, avec de nombreux projets, notamment un campus international.

Hélas, le RER A est toujours un élément disqualifiant de la vie quotidienne des habitants.

Malgré les investissements de la région dans de nouvelles rames, malgré un schéma directeur de travaux de requalification, la nouvelle grille horaire mise en œuvre en décembre dernier acte une baisse du nombre de trains, tout au moins au regard de l’offre théorique précédente.

Aujourd’hui, à l’heure de pointe du matin, il est fréquent à Cergy-Préfecture de monter dans un train dont toutes les places assises sont occupées, alors qu’il y a encore sept arrêts avant La Défense. C’était encore le cas ce matin à neuf heures trente.

Les personnels, qui avaient dû avoir vent de notre débat de cet après-midi, ont voulu m’alimenter, puisque nous avons été gratifiés en outre d’un arrêt de dix minutes, de dix heures sept à dix heures dix-sept, dans un train bondé, en gare de Nanterre-Préfecture, gare de relève entre les conducteurs SNCF et RATP, sans un mot d’explication dans les haut-parleurs du train – je ne parle même pas d’excuses…

Si les inévitables aléas liés aux colis suspects ne peuvent être évités, ni négligés, les retards dus à des pannes techniques du réseau restent encore fréquents, quand on n’assiste pas à un arrêt total de la desserte pour cause de travaux mal dirigés pour EOLE.

Par ailleurs, depuis toujours, la branche de Cergy, avec près de 50 000 voyageurs par jour, subit une iniquité insupportable quand elle se compare à la branche de Poissy – autant de RER par jour pour les 9 000 voyageurs de Poissy que pour les 50 000 de Cergy – et à celle de Saint-Germain-en-Laye – deux fois plus de RER pour à peine plus de voyageurs que sur la branche de Cergy.

Madame la ministre, ma question porte donc sur l’état d’avancement des travaux sur le RER A : quand la SNCF et la RATP auront-elles enfin rattrapé trois décennies de sous-investissement ?

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