Intervention de Philippe Dominati

Réunion du 16 janvier 2018 à 14h30
État du service public dans les transports en région île-de-france — Débat interactif

Photo de Philippe DominatiPhilippe Dominati :

Je voudrais d’abord remercier le groupe communiste républicain citoyen et écologiste d’avoir inscrit ce débat à l’ordre du jour car, à quelques minutes de son terme, il montre l’état du service public en Île-de-France. Je n’ai en effet entendu aucun orateur, quelques que soient les travées sur lesquelles il siège, exprimer de la satisfaction. Tel est donc l’état du service public dans les transports en Île-de-France. C’est une réalité !

Malgré tout le talent de Mme Cohen et même si je ne partage pas du tout ses idées, je me permets de vous rappeler, madame la ministre, que celle-ci vous a posé une question à laquelle vous n’avez pas répondu : pourquoi mener cette politique libérale ? Vous auriez dû lui répondre qu’il n’existe aucun endroit en Europe ou en France où l’État intervient d’une manière aussi pesante dans le domaine des transports collectifs et où il existe aussi peu de liberté qu’à Paris et dans sa région !

La région Île-de-France est une exception française : en effet, quand on dit que l’État finance le système avec l’argent des contribuables, on parle en réalité non pas de l’ensemble des contribuables – à l’exception peut-être du projet Charles-de-Gaulle Express pour lequel on demande enfin la mise en place d’une taxe sur les billets d’avion pour tous les usagers de l’aéroport –, mais des contribuables franciliens, des entreprises franciliennes et des milieux économiques de la région.

Le système actuel résulte de la « politique du salami » menée depuis des années. En réalité, madame la ministre, ce n’est pas vous qui êtes en cause. L’un de mes collègues a salué votre courage. Il a raison, puisque vous tenez le même discours que celui que les gouvernements successifs, qu’ils soient de gauche ou de droite, nous assènent depuis des décennies : lorsqu’une société publique n’a plus d’argent, on en crée une deuxième, puis une troisième, comme Réseau ferré de France – RFF –, puis une quatrième, telle la Société du Grand Paris. Bientôt, on créera la société du Charles-de-Gaulle Express, et ainsi de suite.

On n’écoute pas les besoins des usagers et des élus : en fait, il faut décentraliser et libéraliser la politique en matière de transports, et engager un certain nombre de projets. Le gouvernement français a été le seul à demander une dérogation à Bruxelles. On pourrait déjà faire en sorte que le réseau de surface de la RATP soit immédiatement privatisé et que les lignes soient mises en concurrence. Après tout, à un moment donné, le Président de la République alors ministre de l’économie s’est intéressé aux bus sur un plan national. Pourquoi garder un tel monopole aussi longtemps ? Tel est le sens de ma question.

Enfin, s’agissant du pass Navigo, c’est à cause de la connivence entre Mme Hidalgo et M. Huchon que les Parisiens payent aujourd’hui beaucoup trop cher le service rendu dans les transports collectifs du centre de l’agglomération.

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