Intervention de Gérard Longuet

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 17 janvier 2018 à 9h35
Audition de M. François Villeroy de galhau gouverneur de la banque de france

Photo de Gérard LonguetGérard Longuet :

Je ne vous interrogerai donc pas sur le sujet des taux d'intérêt, sur lequel votre parole est nécessairement retenue. Partagez-vous l'analyse qui veut que la démographie stagnante dans la zone euro et la maturité économique aboutissent à une croissance potentielle plus faible que la croissance mondiale ? La mondialisation rend peu probable une inflation par les coûts, et une reprise forte des taux d'intérêt serait peu vraisemblable.

Il faut effectivement renforcer les fonds propres. Selon de nombreux banquiers et assureurs, entre la directive Solvabilité II et l'accord de Bâle, l'encadrement des investissements en fonds propres est dissuasif.

En tant que Gouverneur de la Banque de France, vous êtes un peu le père moral du secteur bancaire français. Nous n'avons plus de décideurs en province, y compris dans les métropoles régionales, lorsque nous voulons un avis sur une prise de participation dans une PME souhaitant devenir une entreprise de taille intermédiaire (ETI).

Le verdissement est lié à une décision politique qui n'est pas mondialement partagée, or l'énergie est une activité mondiale. Je m'interroge sur l'adossement d'une politique d'investissement en fonds propres au verdissement, même si nous souhaitons ce développement.

J'ai lu la directive européenne contre le blanchiment de capitaux. J'ai été choqué que le statut du Président de la République, des parlementaires et des élus soit évoqué dans la même directive que la lutte contre le terrorisme ou le blanchiment de la drogue... Les élus appartiennent à la catégorie des personnes politiquement exposées (PPE). Lorsque nous ouvrons un compte, nous sommes obligés de divulguer de nombreuses informations, comme si nous étions par nature suspects. Cette attitude est l'un des ressorts des monnaies de substitution, véritables pièges pour la plupart, mais qui s'adossent à une réalité : c'est notre argent qui va dans les banques, et nombreuses sont celles qui ne veulent plus nous le restituer parce qu'elles ont peur des directives européennes et de leur transposition législative nationale.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion