Intervention de Alain Fouché

Réunion du 17 janvier 2018 à 14h30
« une crise en quête de fin – quand l'histoire bégaie » — Débat interactif

Photo de Alain FouchéAlain Fouché :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, monsieur le rapporteur, même si je n’en partage que les analyses et pas les conclusions, j’estime que les travaux extrêmement complets de notre brillant collègue Collombat illustrent ce que l’on peut attendre de la délégation à la prospective : obliger les responsables à anticiper l’avenir, adopter une vision prospective.

Personne n’avait anticipé la crise de 2008, ni les économistes, ni les politiques. Plus grave encore, certains économistes affirmaient que le marché allait s’autoréguler et encourageaient le politique à ne pas intervenir. Or, si la crise financière, devenue économique et sociale, a pu être maîtrisée, c’est bien grâce à l’intervention du politique au niveau européen.

Je partage l’analyse inquiétante selon laquelle, après dix ans de crise, la probabilité technique de réédition d’un krach du système financier d’ampleur équivalente à celui de 2007–2008 n’a pas diminué, bien au contraire.

Je partage également son analyse lorsque notre collègue affirme que les responsables politiques doivent réaliser l’ampleur du danger et adopter des mesures efficaces.

En revanche, il me semble dangereux d’affirmer que s’affranchir de la zone euro est la solution.

Fuir plutôt que réformer et adapter ?

La sortie de la crise peut également se faire non pas par plus ou moins d’Europe, mais par la construction d’une Europe différente qui prenne en compte ce risque.

Le caractère systémique de la crise de 2008 est en partie dû au temps de réaction des marchés financiers, des banques et agences de notation américaines, à la limite de la fraude. Il s’agit donc d’adopter des mesures à l’échelon européen ou international permettant de donner l’alerte.

En 2008, c’est bien l’Europe et une volonté politique française qui ont été la solution. Aussi, je souhaiterais savoir quelles sont les mesures d’anticipation d’une nouvelle crise que le Gouvernement envisage de mettre en œuvre au niveau européen et, pourquoi pas, international.

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