Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, je voudrais tout d’abord saluer à mon tour l’excellent travail et l’excellent rapport de notre collègue Collombat, qui souligne avec pertinence une réalité. Prendre en compte la réalité est toujours pertinent, encore faut-il avoir le courage de la regarder en face.
C’est ce que fait ma famille politique depuis longtemps, et, pour avoir eu raison trop tôt dans l’analyse et la dénonciation des graves dérives de l’ultralibéralisme, elle a subi et continue de subir injustement les foudres des tenants de l’idéologie mondialiste aux commandes de toutes les institutions décisionnaires.
Comme le précise le rapport de M. Collombat, le terme de « populiste », que je revendique, prend la forme chez les bien-pensants de la classe politique et médiatique d’une véritable flétrissure.
Les qualificatifs aussi rocambolesques qu’infamants dont nous sommes affublés servent à justifier l’exclusion du Front national du débat démocratique, quitte à manipuler, tripatouiller les modes scrutin, quitte à créer les conditions d’une crise démocratique : 13 % des voix obtenues aux élections législatives pour 1, 21 % des sièges… Les extrémistes et les ennemis de la démocratie ne sont pas ceux que l’on croit !
L’élection de Donald Trump aux États-Unis, le succès du Brexitet les très bons résultats électoraux des partis de droite nationale partout en Europe sont la démonstration que les peuples rejettent de plus en plus massivement le modèle, votre modèle de financiarisation de l’économie, destructeur des souverainetés et des identités.
L’action du Président Macron s’apparente à un jusqu’au-boutisme qui confirme que la classe dirigeante reste sourde aux aspirations de nos compatriotes, lesquels sont chaque jour plus nombreux à réclamer plus de France. L’ancien banquier, aujourd’hui locataire de l’Élysée, impose toujours plus de déréglementation européiste, faisant la part belle aux appétits des financiers.
Le fossé qui sépare la réalité des peuples et l’idéologie imposée par les extrémistes mondialistes ne cesse de se creuser. L’emblème, le moteur de ce système dont nous ne voulons plus, et qui est source de crise non seulement économique, mais aussi sociale, sécuritaire et identitaire, reste ce Moloch européiste qui dévore ses enfants européens.
Comme le disait Philippe Séguin, « rien n’est plus dangereux qu’une nation trop longtemps frustrée de la souveraineté par laquelle s’exprime sa liberté, c’est-à-dire son droit imprescriptible à choisir son destin. » Si charbonnier est maître chez soi, les nations, la nôtre en particulier, doivent retrouver la liberté de choisir leur destin. Nous devons travailler à établir une nouvelle confiance entre les peuples et une autre Europe, une Europe européenne, une Europe où les nations sont libres et souveraines pour mieux coopérer entre elles au service des peuples, et non plus d’un marché anonyme et déraciné.